
Dans les périodes difficiles il est nécessaire de réfléchir à ce dont on a vraiment besoin pour vivre. Tant d’éléments perturbateurs ne sont autour de soi que pour nous distraire, mais de quoi ?
La distraction est un mot d’ordre, une sorte d’hypnose collective qui enrichit certains pendant qu’elle en appauvrit d’autres.
De quoi voulons nous tant nous distraire ? Cette question ressassée mille fois n’a que peu de réponses. Et si c’était l’échec et la mort et toutes leurs variantes.
De l’échec car dans ce monde ou seule la réussite prime celui ci est devenu incompréhensible. Et pourtant ceux qui réussissent sont ceux qui ont eu le plus d’échecs, on évite de trop y penser.
Il serait intéressant de réhabiliter la notion d’échec dans tous les domaines de notre vie, et ceux qui exercent une activité artistique soutenue devrait l’accueillir en ami plus qu’en ennemi.
De la mort car nous pensons qu’elle est la fin de tout, c’est une insulte larvée à notre intelligence qui nous annule, nous biffe, nous raye de la carte de l’existant vers un je ne sais quel néant .
Ces deux choses dont on veut à tout prix nous distraire, il devrait exister des écoles nouvelles ou elles seraient inscrites dés le plus jeune age dans les programmes.
Oui nous échouons et oui nous mourrons. Regarder la télé ou s’enfiler des litres de bières ne changera rien à cela.
Alors comment aborder notre vie une fois cette chose établie ?
De quoi ai je besoin pour vivre ? mais vraiment ?
En tant que peintre j’ai besoin de matériel pour peindre et donc d’un peu d’argent pour l’acheter. Il me faut me loger et me nourrir ensuite afin de ne pas me prendre la tête et de pouvoir continuer à peindre. donc de montrer mon travail régulièrement et tenter de vendre mes tableaux.
Il y a des périodes plus fastes que d’autres mais elles sont rares évidemment; Car acheter un tableau ce n’est pas une distraction. C’est acheter un morceau d’âme et l’emporter avec soi.
Bien sur au début on se dit c’est super j’ai vendu un tableau . Les premiers ne sont pas chers ni pour l’acheteur ni pour le peintre.
Au fur et mesure du temps le peintre produit de plus en plus d’œuvres qui ne sont pas toujours vendues, mais c’est bien son âme qui s’étale de toile en toile , il parait qu’elle est infinie l’âme, mais pas le peintre .
De la mort avant l’accomplissement de je ne sais quelle tâche à mener à bien.
Mais il n’y a rien à mettre après la mort si ce n’est encore de la distraction.
César Pavese a écrit « la mort viendra et elle aura tes yeux, » je pense que s’il avait vieilli un peu plus il aurait sans doute supprimé le « elle aura tes yeux. »
De quoi ai je besoin pour vivre ?
De lucidité pensais je à 20 ans , de naïveté pensais je à 40 ans .. de presque rien est l’étape d’aujourd’hui.
Le renoncement qui est une des variantes de la mort devrait également être considéré comme une grâce qui comme tout le monde ne le sait pas ne se cherche pas mais nous tombe dessus comme l’ennui.
Juste un peu de temps, de la tranquillité, et de l’envie autant dire le plus luxueux rien que cela.
Je découvre avec beaucoup de plaisir votre blog.
Merci pour cet article que je trouve très juste. La dernière phrase me réjouit particulièrement : » juste un peu de temps, de la tranquillité et de l’envie, autant dire le plus luxueux, rien que cela »
Je nous le souhaite de tout cœur !
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Merci Elisabeth heureux que vous y trouviez un écho à vos pensées.
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