
Oui tu es froid et blanc sans accroc et sans rêve,
l’haleine des rivières à l’aube embrume tes lointains
et mon bouchon sur l’onde tremble,
taquineries des algues
ici pas de lourd brochet ni de fine ablette
à ferrer
Pas de ploiement de scion aucune tension de fil
Juste le long cri de l’hirondelle là haut qui s’apprête à rejoindre
les vents chauds du sud.
Alors pourquoi pas le silence
Total assourdissant comme un arbre qui tombe
Et laisse derrière lui le blanc d’une trouée
Et laisse derrière lui l’amitié des racines, la voix de l’étoile pâle jusqu’à la pierre enfouie.
Pourquoi pas le silence
Un chevreuil est passé près de lui une biche
Les deux m’ont regardé
J’étais au bord de dire au bord de leur parler
quand soudain je ne sais plus je me suis rappelé
Pourquoi pas le silence
Alors je suis rentré.