
Petit train, voyageur bien confortablement installé regarde par la vitre la projection d’un paysage crée de toutes pièces par tous les paysages déjà vus, résidus de projections eux-mêmes-déjà vus-prémâchés-régurgités.
Fermer les paupières aiguise l’ouïe. Joue chaude contre la vitre glacée. Un parfum de chien mouillé dans les narines.
Petit voyageur dans le grand train de l’instant.
Plongée dans le moire.
Caresse des joncs pendant l’apnée visuelle.
Ondes et vibrations agitent et bercent. le vent des profondeurs exhale son haleine bise qui se brise sur le front têtu, se brise, le brise l’embrasse, le brasse l’érode, le poli, bonjour le bel œuf de dindon farci.
Doliprane ta gueule paracétamol merde !
Attendre que les pensées se fanent comme de vieilles biques télévisées d’idiotie.
Attendre que les poumons se vident et se remplissent à nouveau
Attendre que le serpent s’éveille et bouge dans le slip.
Attendre au creux des reins la marée montante
Attendre et puis se lever soudain danser
Attendre à se faire mal d’attendre
Alors trembler de rage de trouille d’envie de chier de pisser,d’un café d’une clope d’une fille d’une cote d’une entrecote d’un bain de boue de rien
De rien enfin
bouger
sauter.
Soudain non quand même pas aimer
comme d’autres n’ont pas aimer
ne pas prendre la file, se défiler
héritage de naufrages
Tout ce bordel de nichons et de culs jamais vraiment touchés,
Toujours tripotés, tripatouillés, agrippés comme des bouées ,
poupées gonflantes de l’idée fixe.
tout ce qu’il faut dégonfler encore après s’être dégonflé
Alors non quand même pas aimer
Sauter par dessus l’amour à la con
Baiser la vitre la lécher laper son froid dur
La faire fondre à coup de buées, la rendre molle, continuer elle va s’ouvrir et happer
Enfin passer, traverser, aller encore plus loin au fond tout au fond de la gorge du non dit, du nom de Dieu !
Un vide sans fond long et long et encore plus
une chute ou un envol à l’envers du décor
un salto à l’endroit où l’envers se redresse fier comme un pieu
en creux tout le désir qui luit dans la terre meuble labourée
sans haie, démembrement oblige
alors seulement
madame la contrôleuse arrive
Monsieur, votre titre de transport s’il vous plait ?