
Doucement, l’automne se perd dans l’écho des étés
pour ne pas glisser trop rapidement dans l’hiver
et je pense à mon ami là-bas attaché à son labeur,
à sa table, à ses pastels,
et le froid peu à peu arrive, le froid n’est jamais si loin.
Cette année il ne s’approche pas comme un ennemi
cependant qu’il m’indique le danger des chaleurs
et doucement je décide alors de l’éprouver, de le sentir,
ma bulle contre sa bulle, contact plan entre le froid et la brûlure
perpétuelle qui ne cesse de me fondre et me confondre.
Le froid comme une stabilité, un recours possible.
Le messager apaisant qui ne dit mot mais est présent.
Entre le froid et mon ami j’établis des passerelles doucement.
Deux solitudes à l’oeuvre, deux galaxies qui tournent dans le vide obscur aveuglées par la lumière qui se recrée à chaque instant.
Alchimie et chamanisme réunis comme toujours.
Cette présence de l’absence encore mais douce et complice
Deux cailloux sur le chemin qui vivent leur existence de caillou
et rien de plus ni rien de moins.
Le projet est de fabriquer un livre commun
Une étincelle
Doucement en chacun j’imagine
comme une origine et une fin qui se saluent
Tu sais
toucher le fer glacé réveille le feu
Rappelle la douceur cruelle
que le froid et le feu entretiennent savamment
pour nous emporter dans ce songe des différences et des nuances.
Cette errance qui constitue le deux et tous les nombres ensuite
En partant de l’un
tout doucement que l’on oublie.