Comment construire sa démarche artistique en dix étapes

Comment devenir crédible et s’affirmer (enfin) en tant qu’artiste.

Introduction.

Je vais citer ici une définition trouvée dans la revue Optima pour résumer ce qu’est la démarche artistique :

« On appelle démarche artistique un court texte qui explique le cheminement, les intentions, les objectifs de création et de production de l’artiste.

Si l’énonciation d’une démarche artistique en tant que texte de présentation se doit d’être concise, courte, simple à comprendre par tout public, toute la démarche à réaliser en amont pour parvenir à clarifier les choses pour ceux qui s’engagent dans une voie artistique n’est pas simple.

Ce petit texte résumant tout une pensée tout un parcours, il n’y a que l’artiste lui-même qui peut le produire, parce que chaque artiste est unique, et aussi parce qu’il est le mieux placer pour l’exprimer.

Je peins, tu peins, il ou elle peint, nous peignons, vous peignez, ils ou elles peignent.

Il n’y a qu’à taper le mot clef « peinture » accompagné d’un média, « aquarelle », »acrylique », »huile » sur ton moteur de recherche favori pour te rendre compte qu’il y a désormais sur internet une quantité extraordinaire de tableaux, de dessins, exposés comme il y a une quantité phénoménale de peintres.

Avec la civilisation des loisirs et les résidus d’espérance en un age d’or toujours à venir, quelque chose a basculé dans la compréhension collective du mot « loisir ».

Si autrefois le « loisir » était ce temps que l’on s’octroyait une fois le travail terminé, c’est que l’on considérait qu’il était subalterne à ce dernier.

Il y avait du travail. Beaucoup.

Dans les années 60, lorsque je suis né, le chômage n’était pas encore une variable d’ajustement d’un mode de production issu de la pensée capitaliste.

D’ailleurs rappelons nous, pour ceux qui ont vécu cette époque, la perte d’un emploi n’était pas si grave qu’aujourd’hui, notre fierté, notre orgueil étaient atteints certes, mais ce n’était que temporaire, on pouvait encore facilement « rebondir« , par exemple traverser la rue et trouver un nouvel emploi.

Avec l’accroissement du nombre de chômeurs comme celui du nombre de retraités la division ancestrale entre « actifs et inactifs » se trouve soudain émoussée. Encore qu’un chômeur soit encore de nos jours considéré comme « actif » par les statisticiens il n’en demeure pas moins que dans la mentalité collective, être au chômage c’est être à la charge de la société, c’est un poids à supporter par la collectivité et par celui qui est dans « la demande d’un nouvel emploi. »

Parallèlement et comme il faut bien s’occuper, les loisirs ont commencé à prendre une place considérable, un nouveau marché évidemment en découle directement, les agences de voyage tout d’abord, puis les plateformes de produits low cost, dans le marché du loisir, l’art aussi, comme le bricolage possède désormais sa place. Et d’ailleurs comme pour l’exemple des voyages on pourrait dire qu’il y a eut à un moment des galeries, puis des plateformes de vente d’œuvres d’art en ligne.

Le terme d’artiste a également subi l’inflation générale et, comme on cherche à devenir expert, puisque le mot « expertise » est essentiel pour devenir « crédible » on aura finit par associer expert et artiste sans trop se soucier plus que ça des définitions de chacun de ces mots.

Est ce qu’il faut vraiment être un expert pour être artiste dans un domaine ?

Quelle est la différence alors entre un artisan et un artiste ? car il est convenu que l’artisan aussi possède une expertise, alors pourquoi utiliser deux termes différents.

L’artiste crée t’il quelque chose à la différence de l’artisan qui applique un « cahier des charges » ? Mais lorsqu’on commande une fresque, un décor particulier à un artiste, n’y a t’il pas non plus un « cahier des charges » même si on l’habitude d’entendre qu’on lui laisserait « carte blanche » ?

Dans le fond le terme d’artiste requiert une sorte d’aura de mystère, parfois accompagnée de clichés selon ce que l’on a bien voulu montrer au public quant à la vie de certains artistes, la plupart morts d’ailleurs depuis longtemps.

On sait bien que Van Gogh n’a pas eu une vie tranquille et que sa peinture est associée à ses difficultés perpétuelles d’argent, à sa folie, à une solitude formidable, en même temps que l’on assiste dès 1957 avec la sortie du film « La vie passionnée de Vincent Van Gogh » réalisé par Vincente Minelli et Georges Cukor au renforcement du mythe de l’artiste comme à une mise en garde.

Un message implicite ne dit-il pas comme c’est difficile de devenir artiste et combien il faut souffrir pour le devenir enfin, sans vraiment obtenir de succès de son vivant ? Il y a une forme d’actualisation du mot crucifixion, un glissement sémantique entre les termes de martyr et d’artiste qui correspond tout à fait à notre modèle judéo-chrétien pour tenter d’exprimer ce que peut ou doit être la grâce et le génie.

Cette notion de souffrance, de martyr qu’on le veuille ou non aura fait énormément de ravages dans les jeunes esprits des années 60, puis avec la libération des mœurs, en 68 et tout ce qui en a découlé de bon et de mauvais, une dilution se sera opérée encore et du martyr on glissera vers le héros, accompagné en tache de fond par les BD de Marvel ou vers la notion d’engagement comme celle de vouloir sauver le Larzac ou la planète.

Heureusement parallèlement et ce dans les années 70 une contre culture remet en question ces notions de martyrs et d’artistes associés. C’est la naissance de Charlie Hebdo notamment dont je me souviens encore qui libérera une bonne partie des gens de ma génération encore enfermée dans les stéréotypes un peu cramés quand même par toutes ces années de gaullisme que nos parents et nous avions traversées avec plus ou moins de joies.

De nos jours les institutions garantes de l’ordre et de la tradition en matière de diffusion d’une certaine pensée unique, il faut bien hélas le préciser, par l’organisation d’expositions sur des peintres devenus des « valeurs sures  » incontestables et d’ailleurs incontestées, tente de maintenir une certaine idée de l’art et des artistes qui je le crains est devenue désuète.

Quel rapport peut il bien y avoir entre un Jeff Koons, Un Murakami qui sont aujourd’hui ce que l’on pourrait considérer comme des fleurons de la pensée artistique moderne et un Léonard de Vinci dont on réactualise la renommée de nos jours par cette formidable exposition au Louvre ou encore Le Gréco dont le public n’a presque jamais entendu parler ou bien se sera détourné par manque d’intérêt.

L’amplitude du terme d’artiste ne serait ce déjà que dans cet écart entre l’art dit contemporain et l’art dit classique est large comme on peut le constater. Les artistes contemporains sont souvent vilipendés pour être en complicité étroite avec le monde de la finance mais ce serait mal connaitre l’histoire de l’art que de penser que les peintres de la renaissance n’étaient pas eux aussi complices du pouvoir en place à Florence, il n’allaient pas cracher dans la soupe, ni mordre la main qui les nourrissait, restons sérieux.

La notion d’artiste en rébellion contre un pouvoir établi est encore une légende urbaine. Il n’y a qu’à regarder la plupart des graffeurs qui ont eu un peu de succès , ils ont fini dans les galeries d’art, et les financiers derrière ne leur ont-ils pas déroulé sous les baskets un joli tapis rouge ?

Je pense notamment au peintre Jean Michel Basquiat, d’ailleurs mort très jeune sans doute de n’avoir pas pu supporter son ascension fulgurante, et la vanité finalement, la vacuité d’un certain monde de l’art dans lequel il ne se reconnaissait plus.

Si je prends le temps d’établir cette longue introduction c’est pour remettre un peu d’ordre dans les esprits et l’entraîner à réfléchir vraiment sur les tenants et aboutissant du mot « artiste ».

Lorsque je parlais plus haut de la situation des « demandeurs » d’emploi, quelque chose s’est aussi produit dans notre société, on pourrait dire un changement de point de vue de certains se trouvant sur la touche en matière d’emploi. On peut envisager désormais la situation en proposant des services plutôt que d’être dans l’attente d’un emploi, et cela provoque désormais tout un nouveau marché où les formations sur entrepreneuriat, le web-marketing, tout ce qu’il faut pour acquérir une « autonomie financière », une image, le fameux « branding » parallèlement à cela on assiste à une inflation du mot « professionnel » qui finit par envahir tous les domaines et bien sur celui de l’art. On est soit peintre amateur, soit professionnel.

De nos jour si tu peins et que tu trouves une salle des fêtes pour exposer, on va t’appeler artiste, la secrétaire que tu as au téléphone ou par mail, madame ou monsieur le maire, les élus, tout le monde te donnera du madame, mademoiselle ou du monsieur l’artiste.C’est un terme fourre tout en fait, à partir du moment ou tu peux fposer trois coups de pinceaux sur une toile, et que tu trouves un endroit pour exposer, tu es artiste, rien de plus simple en apparence non ?

Ensuite tout est affaire d’honnêteté tu peux très bien te contenter de cette appellation et même en jouir si tu veux. Si personne ne te dis rien, tu peux aussi vivre ainsi pendant des années en toute insouciance et même en toute inconscience.

Evidemment ne me dis pas que tu comptes là dessus pour vivre, évidemment et heureusement que tu as un job ou que tu es à la retraite. Heureusement que tu n’as pas tout lâché animé seulement par l’idée que tu étais artiste et que allais vendre tes toiles à tour de bras !

Parce que pour vivre de son art en tant qu’artiste vraiment, c’est une toute autre histoire.

Quelques vérités à dire

Et oui je pourrais te faire rêver et te donner une sorte de marche à suivre complètement bidon comme j’en ai beaucoup vues lues entendues regardées parfois même en payant, et même assez cher, pour au final me retrouver dans un profond malaise.

Ce malaise quand j’y repense ne provenait que de ma propre ignorance, de ma naïveté je n’accuse en rien ceux qui en ont profité, ils m’en ont bien plus appris sur ma bêtise en quelques mois que je n’aurais pu le faire sans passer par là. Ils m’ont fait gagner du temps.

Au lieu de songer à être artiste je crois qu’il faut que tu imagines une boutique et que sur le fronton de celle ci tu écrives en belles lettres  » Peintre professionnel ».

Et oui, avant d’être artiste, il faut que tu penses à gagner ta vie si tu n’as pas de job et si tu n’es pas retraité, c’est la base de tout.

Gagner de l’argent est une expression qui n’est pas cochonne je t’assure. Même si nous sommes en France et que l’argent est encore un sujet tabou, et ce malgré tous les décomplexés qui nous le serinent.

Vivre de sa peinture, si tu n’es pas le riche héritier d’une famille bourgeoise, si tu ne bénéficies pas d’un carnet d’adresses, d’une notoriété de star, si tu n’es pas dans le monde des « pipoles » ce n’est pas facile.

Tu peux te dire que tu vas peindre et exposer tes toiles partout où on accepte de te recevoir, aucune vente ne te sera garantie, autant dire que tu ne saurais compter sur une source sérieuse de revenu par ce moyen là, en tous cas pas tout de suite.

Avant tout il te faudra un statut, tu ne peux pas te décréter peintre professionnel comme ça, il te faudra quelques preuves et la première c’est une numéro d’ordre à la maison des artistes ou un numéro de Siret .

Le numéro d’ordre tu pourras l’obtenir en adressant tes premières factures de vente de tableaux à la maison des Artistes et ensuite il te faudra attendre la fin de la première année d’exercice, donner des éléments comptables, ton chiffre d’affaire et ton bénéfice pour obtenir enfin le statut d’artiste ce qui peut rassurer mais ne garanti aucunement ton public que tu en sois un.

En tous cas il est bon de savoir que dès que tu obtient ce numéro d’ordre, une sorte de chronométré se met automatiquement en route. Désormais la maison des Artistes est associée à l’Urssaf et tu aura un forfait annuel à payer que tu aies fait des ventes ou pas.

Je cite l’extrait de la nouvelle réforme pondue en novembre 2019 et tu pourras trouver l’article entier en suivant ce lien https://www.lamaisondesartistes.fr/site/la-maison-des-artistes-ne-disparait-pas-reforme-du-regime-social-des-artistes-auteurs-precisions-2019-2020/

Donc dès que tu décides de te mettre à ton compte par l’intermédiaire de ce numéro d’ordre qui valide ton statut, tu dois payer.

C’est un statut parmi d’autres et pas forcément le plus intéressant car tu ne peux pas vraiment déduire tes frais de fonctionnement, tes voyages, tes péages, ton essence, et tout ce que te coûtera tes expositions également.

Pour mon compte j’ai préféré m’installer avec le statut de profession libérale, je t’expliquerai dans un article plus détaillé les avantages et les inconvénients de ce statut.

Comme je l’évoquais dans le titre de mon article la crédibilité est essentielle dans toute profession et celle d’artiste autant sinon plus que tout autre.

Cela signifie plusieurs choses:

Déjà tu sais peindre, c’est un minimum. Et quand je dis tu sais peindre, ça veut dire que tu ne peins pas en amateur, tu ne fais pas un tableau ou deux par an, tu as une cadence de production. A moins de t’appeler Balthus, d’être malin pour avoir pensé à une stratégie et d’avoir une belle liste de collectionneurs qui vont t’acheter ta future toile semestrielle avant même que tu n’aiesposé dessus le premier jus, la première esquisse….je ne vois pas comment tu pourrais vivre de ton art en étant si lent et si peu productif.

Tu as fait une école d’art et tu es diplomé.

Tu as une expérience dans le domaine de l’enseignement de la peinture

tu as peut-être déjà vendu des tableaux lors d’expositions et encore mieux tu as reçu des récompenses plus ou moins prestigieuses pour ton travail soit par tes pairs soit par des personnes averties, assises dans le domaine de l’art.

Tu as peut-être proposé un dossier pour savoir ta côte auprès de commissaires priseurs il y a quelques services sur internet qui proposent cela moyennant finance bien sur.

tu as un site web sur lequel on peut voir ton travail, ta biographie, et .. ta démarche artistique ! Et bien sur il y a sur ce site une possibilité de s’inscrire pour obtenir une Newletter, tu collectes ainsi tous les mails soigneusement de toutes ces personnes qui visitent ton site, s’intéresse à ton travail, n’est ce pas …

Tiens une petite question : combien as tu d’inscrits sur cette liste d’emails ?

50 ?

100 ?

500 ….?

2000 ?

Plus ?

Si c’est plus tu liras mon article en souriant et tu sais déjà surement de tout ce sont je vais parler par la suite… encore que je n’aborde pas la démarche artistique bien sur seulement d’un point de vue marketing, il y a encore bien des choses à dire et pour finir je vais te donner le plan de la suite que tu trouveras dans le menu que j’ai crée spécialement pour ça et qui se nomme « Démarche artistique ».

Plan provisoire de la suite.

  1. Les 3 piliers sur lesquels travailler
  2. Définir des objectifs
  3. Définir un plan d’action, un planning
  4. L’utile et l’inutile
  5. Comprendre ce qu’est un thème
  6. Le prix de tes toiles
  7. trouver des expos
  8. comment bien parler de son art
  9. trouver, comprendre, entretenir son public
  10. comment aller plus loin encore

Voilà si ce texte d’introduction t’a plus ou si tu as des questions n’hésite pas à me le dire en commentaire et à le partager.

On se retrouve bientôt pour la suite, je vais t’expliquer les 3 piliers sur lesquels tu dois t’appuyer pour développer ton activité de peintre, ou d’artiste si tu préfères. Et si tu veux pour ne rien rater de mes publications, obtenir plus de contenus, tu peux aussi t’inscrire à ma liste de contacts privés https://urlz.fr/8OuV