Ils sont là quelque part, dans ce désordre permanent.
Rien ne sert d’y mettre un terme,
mais peu à peu de laisser glisser l’effroi, la fatigue vers le familier.
Se laisser baigner dans l’hétéroclite. Dans le progressif abandon de toute résistance.
C’est vrai que parfois on peut tenter l’ordre pour mettre fin à l’insoutenable que propose la familiarité du désordre.
Comme un visage soleil ou lune qui se penche
et dont l’œil formé par tant de regards est puits ou source
à l’orée des choix
une biche, un lapin surgit tout à coup
un souvenir oublié qu’on s’était juré craché de garder
pour de vieux jours
une sorte de beau livre à feuilleter
une récapitulation des élans et des gràces
égoïstement.
jalousement
mais les trésors sont récalcitrants
comme ces objets enfouis dans le désordre
dont on connait le lieu la place
mais qui par jeu mutuel
se perdent disparaissent
et tout à coup resurgissent.