Un silence fracassant qui advient à chaque fois.
à la fin de chaque texte et qui le balaie
comme le balais les feuilles mortes de l’automne.
Un silence qui dit plus fort encore ce que les mots on tenté
maladroitement de dire.
Un silence qui s’avance avec son masque affreux de vanité
au début
et dont j’ai peur comme un petit enfant
qui apprend à devenir homme.
Toujours et encore à plus de 60 ans.
J’ai tenté de nombreuses fois de l’amadouer
ce silence
de le séduire comme je sais si bien faire
mais il ne se laisse pas séduire ainsi
aussi facilement
aussi négligemment
De temps en temps il arrive qu’il tombe le masque
que les portes s’entrouvrent
et je reste là sur le seuil
sans mot
comme un idiot
en me disant
il y a tant de choses encore à dire
comment les dire
et le silence me sourit
oui il sourit
comme une femme aimante
comme la terre au matin nimbée de lumières douces
comme une aurore
qui me donne le courage
de lutter contre le bruit
contre tous les bruits en moi
en moi seulement
pour saisir la musique
la musique derrière ce silence.