Il suffit de se taire pour entendre toutes les voix que charrie le vent.
Entendre puis écouter
ou l’inverse,
quelle importance puisqu’elles ne font que traverser nos nuits.
Et nous nous réveillons matin comme la terre retournée
par les crocs des charrues
en nous reconstituant comme on peut
comme on veut.
Nous sommes golems forgés de boue
et d’amour
par le désir et la désespérance
on se meut, on s’ébroue, comme on peut
comme on veut
nous ne savons que tardivement
que nos voix
ne sont pas nos voix
alors nous nous taisons
profondément
pour retrouver la profondeur des vents
l’amour
le vide
la porte battante des temps.