La stratégie est un « ensemble d’actions coordonnées, d’opérations habiles, de manœuvres en vue d’atteindre un but précis » définition de Wikipédia.
Toutes les stratégies sont fatigantes lorsqu’elles sont cousues de fil blanc. C’est à dire lorsque le but à atteindre est évident. Tu fais ça parce que tu attends tel ou tel résultat dans le cadre d’un plan dans une durée donnée.
Avec le virus, il n’y a plus guère de stratégie qui tienne en ce qui me concerne. Que ce soit celles des auteurs de mails quotidiens qui s’empilent dans ma messagerie électronique, que les miennes lorsque j’examine avec un peu de recul ce qui me convient ou pas sur les réseaux sociaux.
Tout ce qui ne me convient pas, m’exaspère, me fatigue, me dégoute, ne provient évidemment que de ces parties de moi-même archi connues que je ne cesse de repérer par ricochet sur les publications d’autrui.
Ce martèlement d’idées, de mots d’ordre, d’information en un mot de conneries qui semblent encore appartenir à un paradigme qui n’a plus sa place ici. Cétacé échoué sur le sable. Extinction de masse.
Avoir une stratégie dans quelque domaine que ce soit me semble voué à l’échec d’emblée car le mot stratégie lui-même n’appartient plus à cette fréquence dans laquelle la planète tout entière est en train de vibrer en nous emportant vers l’inconnu.
Cette nécessité pour ne pas dire cette obsession de stratégie n’est t’elle pas devenue caduque en même temps que les anciens objectifs auxquels elle était accrochée.
Quel but pourrait on avoir aujourd’hui lorsque tout s’effondre ? Survivre ? Résister ? lâcher prise à tous les buts ? Vociférer et se rassembler contre un bouc émissaire ?
Ou bien apprendre alors à ne plus avoir de but, de projet et faire avec ce qui vient, avec ce que l’on peut comme on peut et ce que l’on est ?
Nous pourrions alors devenir créatifs en considérant que tous nos châteaux de sable n’ont d’autre vocation que de s’effondrer quelques instants après l’émerveillement passé.
Faut-il chercher le roc pour lutter contre l’inéluctable ou plutôt étudier la souplesse des sols pour construire d’autres rêveries ? je n’en sais rien, c’est surement selon chacun comme d’habitude.
Les mot « original » et « nouveauté » que nous affectionnant tant devront aussi être désinfectés, ou désaffectés de toute urgence dans le souvenir de la grande course à l’échalotte qui n’a plus cours désormais.
Ce qui est urgent, la seule urgence probablement c’est d’être content de respirer et d’être là avec ceux qui nous entourent et d’assister à l’apocalypse qui nous révèlera encore beaucoup de mystères sur chacun de nous surtout lorsqu’on pense en avoir fait le tour.
Illustration 1855. La charge de la Brigade légère à Balaclava illustrant le niveau tactique