Si tu me suis depuis un moment tu sais que j’ai de temps à autre des idées baroques. D’ailleurs j’ai observé qu’elles arrivent par vagues sitôt que j’accepte de leur donner un peu d’attention. Que je ne me dis pas comme souvent nous le faisons tous :
Mais non ce sont des conneries, laisse tomber arrête de rêver.
Tu sais c’est la grande question entre potes concernant le gros lot. Et si tu gagnais 250 millions d’euros qu’en ferais tu ? Personnellement je crois que ma vie ne changerait pas beaucoup de ce qu’elle est actuellement. Je crois que j’aurais encore bien peur comme lorsque j’étais gamin de me laisser enfermer dans cette idée d’abondance soudaine.
De cette abondance je me suis toujours méfié.
Un jour mon grand-oncle, personnage loufoque, rebouteux au Puy en Velay que je rencontrais en vacances chez mes grands-parents me confia une histoire. Celle du Rond du Trésor et dont le décor est celui de la forêt de Tronçais, dans le Bourbonnais.
Ici au premier coup de minuit, la nuit de Noel la terre s’ouvre et le voyageur qui se tiendrait là à cet instant n’en croirait pas ses yeux. Il apercevrait dans les entrailles de la terre quantité de trésors incroyables. Il pourrait y avoir acces facilement en descendant la ravine pour les rejoindre et s’en emparer. Mais le problème est que la terre se refermera au 12 -ème coup de minuit. Si le voyageur n’est pas au courant de l’urgence pour ressortir du gouffre fabuleux, il risque de rester enfermé là durant toute une année, jusqu’à Noel prochain.
Lorsque j’étais gamin et que j’ai entendu la première fois cette histoire je me suis interrogé évidemment. Qu’est ce qui était le plus fort à cet instant ? la peur de dérober quelque chose qui ne m’appartenait pas et de la sanction qui généralement ne manquerait pas d’advenir ? L’envie de m’emparer de tous ces trésors ? La peur de rester enfermé toute une année coupé de tous ceux que j’aimais ?
A la vérité je suis resté paralysé par la quantité de questions que ma pensée produisait et qui au final ne furent que de bonnes excuses pour décider que je ne ferais rien d’autre que d’observer le spectacle.
Sans doute que la plupart d’entre nous font de même lorsqu’une offre trop alléchante surgit soudain dans notre vie. Nous cherchons toujours à nous représenter tous les risques et tous ce que nous ne saurions pas faire face à une telle aubaine.
Cela n’a rien à voir avec le rideau des magasins qui se soulèvent au premier jour des soldes, tu l’as compris je ne suis pas en train de te parler de cela.
Mais plutôt du potentiel immense qui est là en toi, en moi, en chacun de nous et que nous refusons d’utiliser si souvent en invoquant toute un tas d’excuses.
Sans doute est ce lié à notre culture, à l’empreinte que la religion catholique laisse encore dans nos cervelles vis à vis de l’effort, de la douleur, voire du malheur, autant de monnaies d’échange pour obtenir quoique ce soit par le fameux « travail acharné ».
Mais le travail n’est pas un but en soi, pas plus que le malheur, seule compte l’intention claire et la simplicité d’en faire bon usage avec efficacité et élégance.
C’est ce que je m’efforce de construire en ce moment à la fois pour moi même et pour toi, pour toutes les personnes qui se disent incapable de créer, soit parce qu’elles sont bloquées par une peur ou un jugement médiocre de leurs réalisations.
Depuis plusieurs années j’ai mis en place des processus pour être créatif sans même m’en apercevoir. Pour des raisons pédagogiques le plus souvent, pour facilité l’apprentissage de mes élèves.
Je suis issu moi même de ce que l’on appelle « la vieille école » l’apprentissage « académique » du dessin et de la peinture mais avec le temps et l’expérience j’avoue en avoir perçu les limites et je me suis plus intéressé à construire une pédagogie basée sur la façon de renouer avec sa créativité personnelle.
Imagine que tout soit possible pour toi désormais en peinture par exemple, que tu ne te donnes plus aucune limite pour libérer cette créativité et qu’en même temps tu puisses renouer avec toi, avec qui tu es vraiment et que toutes tes excuses et tes peurs recouvrent désormais et te l’on fait oublier ?
Que ferais tu alors ?