Sans appendre il sait, sans regarder, il voit ; sans agir il accomplit, sans s’y appliquer, il discerne. C’est sur impulsion qu’il répond, sollicité qu’il se meut. C’est sans vouloir qu’il va, comme brille la lumière, comme se propage une lueur…
( Huainanzi, Taoisme
chap.7, trad. I. Robinet, 1996, p.185)
Repartir de zéro, à zéro, la valeur introductive de la préposition signifie ce matin quelque chose qui illumine en creux. Un soleil noir. Le zéro est ce point qui saute par dessus lui même pour s’engouffrer dans le sidéral, l’intersidéral, et le frottement produit l’énergie, l’énergie sexuelle.
Puis le vaisseau disparaît, plus de résistance, plus d’opposé, plus de friction
ni de caresses ni de baisers
juste cette énergie
Délivrée.
Paul Claudel ne voulait pas se masturber tellement il révérait cette semence et ne voulait rien gâcher.
Comme certains hindous l’expérimentent en utilisant le terme de Kundalini. Cette énergie ne pourrait se dissiper à la légère.
D’autres parleront de « chevaucher le dragon ».
Fondation de toute religion, de toute société, l’utilité à nouveau, la préciosité, la valeur.
Ce qui fonde est aussi le secret.
Le tabou.
Le capital de nos bourses
En tête cette obsession transmutée à force de vouloir tordre le cou aux serpents.
Saint Georges à Saint Michel jusqu’à Jean Chrysostome et ses paroles d’or.
Transmutation du vil en or.
Tout cela encore dans la pensée incessante.
Et puis soudain l’absence.
Entre les jambes
Celles des femmes
celles de l’homme
mortier et pilon
un passage
pas sage
Au travers les amants s’engouffrent et disparaissent
dans l’unité du jouir
encore cette énergie qui propulse
hors de soi.
La maîtrise peut aussi s’apprendre
retenir la sève des tiges de jade permet la double générosité du jouir de l’autre
Le sexe chemin au travers des postions
un yoga
un cartographie dont le corps se souvient en retrouvant le repos
non le sommeil dans lequel on se jette fourbu.
Le repos comme reposé, comme un oiseau qui se repose de branche en branche
sans dormir.
Ou une présence pesante s’absente
Dans ce lieu d’absence total
Les gros et les maigres
les beaux et les laids
les intelligents et les idiots
les hommes et les femmes
tout à disparu.
Toute la dualité s’évade dans cette béance
L’origine du monde de Courbet c’est aussi cela cette notion de face à face.
En finir avec toutes les enculades
celles surtout qui sont menées pour avilir dominer l’autre
celles que l’on s’inflige soi même par l’entremise d’une fiction
de cette fiction qu’est l’autre
La femme se retourne et s’offre, traversée des impudeurs
comme on remonte ce long fleuve
le Styx et le Léthée.
Pour tout oublier
de ce que nous appelons présence.
De ce masque de présence
comme de ce masque d’abscence.
Repartir de zéro pour voir ça
le grand ça et s’y enfouir
ne plus être ici ou là
nulle part et partout
tout à la fois.
L’égo gonfle alors
un crapaud qui fume
et explose comme il se doit
dans les jeux d’enfants.
des jeux d’enfants
des jeux d’enfants.