Penser émousse le désir

Tu penses trop et tu ne peins plus.

Ma femme me dit ça de plus en plus.

Comme s’il y avait une dose à ne pas dépasser. Mettre un peu de tempérance dans la pensée là aussi. Je râle mais je sens bien qu’elle a raison.

D’ailleurs le problème n’est pas seulement de ne plus peindre.

Le problème est de ne pas faire l’amour. De ne pas le faire toutes les cinq minutes. Un peu partout dans la maison.

Sur une chaise, sur le lave vaisselle, sur une commode ou dans un lit.

On ne me la fait plus.

Quand une femmes dit tu penses trop il faut traduire vite.

Bon mais une fois ce constat effectué que se passe t’il donc ?

Si penser émousse le désir, si celui ci n’est plus aussi tranchant et pénétrant qu’autrefois que faire ?

Trouver un rémouleur ?

Bonjour dans combien de temps et combien ça va me couter monsieur le rémouleur ?

Et là le gars me répondrait

Parce que tu crois que c’est aussi simple qu’un couteau ou une paire de ciseaux mon gars ?

Il hausserait les épaules et juste par ce tout petit mouvement je comprendrais qu’il a raison

çà ne sert pas à grand chose de vouloir aiguiser le désir quand celui ci est émoussé.

C’est un peu comme s’obstiner à vouloir dévorer de la cote de bœuf quand on n’a plus de dents.

Après on peut bien sur avoir recours à l’artifice, à l’ersatz mais ce n’est pas tout à fait la même chose

a moins d’être insensible complètement.

3 réflexions sur “Penser émousse le désir

  1. Bonjour Patrick, merci pour cet article qui aborde le désir et la pensée avec humour 😉, j’ai envie de répondre !
    Trop penser serait rester dans le désir et ne pas vouloir s’en défaire de peur de le perdre si d’aventure on passe à l’action…

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