L’un des fondements de la dictature est probablement d’ordre mythologique. Une croyance entretenue par de nombreux mythes, mais fort mal comprise, que l’abondance, la diversité sont source de confusion et de désordre.
C’est pour remédier à ce désordre décrété de façon arbitraire que la dictature crée un ordre tout autant arbitraire. Du reste le seul lien entre l’ordre et le désordre que l’on entrevoit alors c’est cette notion d’arbitraire.

Arbitrer c’est à la fois être dans le jeu et hors du jeu. Cette position « double » et qui entraine vers le risque de la considérer comme de la duplicité d’où jaillit tout jugement. Il faut être sage pour ne pas sombrer dans la duplicité et dans le jugement qui en découle naturellement. Un jugement dont le mobile serait l’intérêt. réel ou la croyance du bien fondé de l’intérêt.
Si tout le monde se met à penser et à rêver selon ses gouts et ses penchants cela crée pour ceux qui n’ont que le pouvoir comme objectif une crainte épouvantable.
Comment gérer la diversité ? Est ce même nécessaire de vouloir se mêler de la gérer ?
Avec cette crise sanitaire et les artistes mis au ban c’est cette diversité de pensée, d’imagination, cette fécondité incessante et qui lasse en tache de fond la quête du pouvoir pour lui même qui est mise au ban de la société. Nous l’espérons « temporairement ».
Je ne crois pas du tout à cette excuse du temporaire.
Je crois que dans la gestion de toute crise ce qui est écarté c’est ce qui ne parait pas essentiel, ce qui dérange, ce qui entrave la ligne droite vers l’intérêt de celui qui se mêle de vouloir et de pouvoir gérer.
Je crois que la gestion est l’antithèse même de l’art et de la culture. Une croyance comme toutes les autres mais qui, sitôt qu’on exige de la mettre en action, dans ce qu’on appelle la réalité, se manifeste que comme une dictature, un rappel à l’ordre.
Cet ordre est tout aussi fictif que l’est l’imagination et la réalité.
Cependant qu’un livre, un tableau une sculpture ou un poème ne créent pas de pauvreté, ne créent pas d’isolement, ne créent pas de malheur bien au contraire. L’art et la culture ont ce pouvoir de rassembler tout ce qui est éparse, dispersé, hétéroclite, différent. C’est l’ordre ultime constitué par tous les désordres et qui n’est dans les mains de personne, qu’on ne peut manipuler dont nul ne saurait s’emparer par profit.
Le fondement de la dictature c’est d’inventer des ennemis jusque dans les cellules et appeler cela des virus.
L’artiste alors est synonyme de virus pour le dictateur. Et bien sur on déclenche l’alerte sanitaire, on réprime, on arbitre et on écarte.
Tout n’est que la perpétuelle redite d’une fable que se racontent les dieux pour passer le temps.
Tellement juste ….
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