Le nouveau monde

La rédaction de ce blog m’aura permis de me débarrasser de beaucoup de choses pour approcher quelque chose de plus profond, de plus juste qui cherche à se dire au plus juste souvent en vain. D’une certaine façon l’écriture et la peinture se rejoignent dans l’effort d’être ce que je suis, en apprenant le non effort. En ne corrigeant rien de ce qui s’écrit ou de ce qui se peint, en décidant que tout instant est un présent sacré.

Le titre de « peinture chamanique » fut une gageure qui avec les mois s’est métamorphosé pour devenir « l’amour c’est tous les jours »

Je ne renie rien car tout était déjà écrit de longue date et même ma résistance, mes entraves comme mes sentiments excessifs sont compris dans l’addition et dans le résultat de cette addition de toute éternité. C’est un cadeau total, un présent, faut il insister ?

Cependant agir sur le temps est possible. Il est possible de transmuter le temps, le temps passé en temps présent pour fabriquer l’or du futur dans cette dimension parfois si rude qu’est notre quotidien.

C’est en cela que l’horizon me semble poétique aussi surement qu’une science actuelle. Il ne suffit que de la croyance collective. Comprendre et connaitre le ridicule en tant que levier de l’évidence à venir. Abandonner le lourd pour s’élever vers le léger, et ce faisant redonner sa véritable nature au monde. A ce rêve collectif et individuel du monde.

Un nouveau monde Patrick Blanchon 2020 Art digital

Comprendre et connaitre ce que peut-être, à portée de cœur ce « nouveau monde ». Et pour cela se débarrasser de ce vieux cœur comme d’une gangue de plomb pour laisser passer la lumière du soleil, l’or du temps.

Il y a un choix à faire, un prix à payer, un sacrifice. Celui d’abandonner une fois pour toute la peur.

Comme une vieille amie qui nous aura tant appris sur la faiblesse du sérieux et de l’adulte que nous avons si souvent fantasmés.

Un adulte ce n’est pas quelqu’un de responsable, nous le savons bien désormais. Le mot responsable n’est qu’un bâillon sur les lèvres de la peur. Mais la peur n’a pas besoin de mot, elle n’a pas besoin de s’exprimer à haute voix pour être perçue, pour être éprouvée, pour être crainte.

Au contraire, moins nous lui laissons la possibilité de s’exprimer plus nous créons de hurlements au fond de nous, nous la nourrissons en nous inventons de la responsabilité.

La véritable responsabilité n’est pas de dominer la peur pas plus que de dominer l’émotion, la joie ou le dégout. La véritable responsabilité c’est d’être qui nous sommes et d’écouter nos peurs comme autrefois les anciens devinaient la parole muette des dieux.

Ce nouveau monde qui s’avance sera avant tout héroïque. Beaucoup de héros vont voir le jour et aussi dans la nuit. Ce ne sera pas les même que jadis. La difficulté sera peut-être de les reconnaitre en tant que héros d’ailleurs.

Je pense bien sur à tous ceux qui créent, dont tout dans leur vie est orienté vers le don, le partage, au profit du plus grand nombre.

Sans tapage, doucement, et sans bruit.

Je pense que ce nouveau monde est à un cheveu d’être artistique, il faut juste avoir le courage collectif de traverser les voiles de l’illusion résiduelle qui peu à peu se dissiperont de toutes façons.

Ce monde de la peur nous aura conduit a explorer l’erreur de l’avidité, de l’égoïsme, je ne sais pas si c’est bien ou mal sur le plan cosmique, c’est sans doute un événement comme tous les autres qui attend juste que nous lui apportions un sens.

C’est dans la décision du sens que tout peut se jouer. Quel sens donner à toute cette folie ? Quel sens donner à l’excès, à la peur et au désespoir dans notre dimension matérielle si ce n’est justement d’être des matières que l’esprit doit utiliser pour se percevoir ?

Je suis un rêveur bien sur, mais depuis le plus loin que je me souvienne je suis conscient de ce rêve. Je rêve en toute conscience et quand je ne dors pas je suis conscient aussi de l’illusion de la veille pour ce qu’elle peut valoir comme outil pour mieux comprendre le rêve.

Serais je seul à traverser ces voiles et à atteindre le nouveau monde ? Seul je le suis depuis toujours et c’est par cette solitude étudiée elle aussi que je peux te retrouver tel que tu es, au delà de toutes les illusions.

Nous ne faisons qu’un grâce à toutes nos différences et cela est parfait car c’est ce que nous avons décidé au départ, comme un jeu d’enfants sous le soleil.

Le soleil est le grand maître de nos danses qui brûle et se consume et dont le noyau pulse comme notre cœur.

Le soleil est bien plus qu’un astre, comme tu es toi aussi bien plus que ce que tu crois ou penses être. Nous sommes liés au soleil comme à toutes les étoiles de l’univers. Nous naissons, vivons et mourrons par jeu, un jeu merveilleux et joyeux au bout du compte.

Un jeu qui pour être plus piquant, plus savoureux avait besoin d’acteurs, dont la peur, et toutes les autres émotions ne sont pas les moindres.

Nous ne sommes qu’un, nous sommes l’Esprit qui se découvre autant qu’il se cache en chaque chose, en chacun de nous.

Si nous en sommes conscients le jeu s’arrêtera t’il ? L’Esprit se lasse t’il de l’Esprit ? Connaissait il la lassitude avant de nous avoir inventé ? Ou bien la lassitude n’est t’elle encore qu’une fiction, un sujet d’étude, une marche , un palier qu’il faut franchir pour mieux comprendre la vigueur, l’énergie la joie et la légèreté ?

C’est une question de soixantenaire bien sur qui ne désire pas renoncer. Qui résiste à s’installer dans une vision triste de la vieillesse surtout.

Si tu es jeune tu ne peux sans doute pas comprendre cela. Et tout est bien comme ça. Mais il semble qu’aujourd’hui la lassitude arrive de plus en plus tôt dans nos vies, que nous soyons jeunes ou vieux. Elle est ce passage à franchir, ce portail derrière lequel se tient sans doute comme un nouveau monde, un nouveau soleil, une nouvelle vie.

Et pour franchir cette porte peut-être faut il se détacher encore de tout ce que je crois avoir été, être, ou rêver d’être.

Il faut s’abandonner vraiment, il n’y a pas d’autre solution et ne pas ressentir à nouveau l’exil.

En finir avec tous les exils comme avec toutes les errances c’est peut-être cela tout simplement avoir la foi en ce nouveau monde.

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