Le malentendu

Woman I- Willem De Kooning 1952

Dernièrement petit échange de mails. Expliquez moi donc, ça commence déjà pas très bien me dis- je.

Fatigué d’avance je laisse en suspens.

Pourquoi me fendre en plus d’une explication ? N’ai je pas déjà assez dit, suffisamment dit ?

ça ne s’arrêtera donc jamais ?

Et forcément me voici tout autant responsable que l’autre. Face à l’ambiguïté on est au moins toujours deux à danser le tango.

Du coup je me retire sur la pointe des pieds.

Je ne dis mot.

ça en dit long sur l’art.

Une sorte d’Euréka soudain.

On n’écrit pas, on ne peint pas pour se faire comprendre.

C’est même probablement tout le contraire. Toujours cette fâcheuse tendance à l’exagération. Ce qui me ramène invariablement à plus de modération ensuite évidemment.

En tous cas c’est une piste juteuse. Ça va me faire au moins la journée.

J’écris, je peins pour faire sombrer la certitude dans le doute.

Ou je dans le il.

En premier lieu.

ça ne fera pas de moi un influenceur c’est certain.

Du coup je me marre et je m’éponge le front, ouf !