Cette idée de toi que j’ai gardée comme une braise
qui me brulait et me réchauffait pendant que je marchais
je ne sais plus ce que j’en ai fait
ce que je n’ai pas fait
Pour l’oublier profondément
si profondément qu’elle se transforme
en mon cœur et mon souffle
pour que je ne puisse plus dire elle m’appartient.
Elle est juste une idée
qui va son chemin parallèle au mien
Et que je crois rencontrer encore
parfois comme une inconnue séduisante.
au hasard de la rue.
Cette idée de toi je ne l’ai plus.
Je l’ai usée à force de m’en rappeler
je l’ai souillée et sublimée
Tant et tant qu’elle s’est dissoute dans le présent
et rend parfois ce présent amer ou sucré
comme ce café noir qui toujours m’accompagne
et ces cigarettes parfois insupportables.
Cette idée de toi ce n’est pas mon idée
ce n’est qu’une trace laissée par d’autres
et que j’ai relevée comme un chasseur
dont le but est de tuer
d’achever.
Ce chasseur n’a pour arme que l’inachevé
qui ne tire que des balles à blanc
parce que c’est trop dur de tuer
parce qu’on s’enfuit toujours dans la pensée
les émotions pour ne pas voir la réalité.
Cette idée est un meurtre prémédité
un contrat qu’à la naissance j’ai signé
avant même de savoir parler.
Cette idée j’ai beau tenter de m’en rappeler
je ne m’en rappelle plus
ce n’est pas ma mémoire
ce ne l’a jamais été
Elle vient du Nord
emprisonnée dans l’ambre
comme un être fossile
une patience qui vient de loin
du fond de la mer baltique.
Cette idée m’a un jour donné une dignité
puis me l’a ôtée.
Et je me suis retrouvé nu
abandonné comme un coquillage
déserté.
Cette idée c’est juste ce son
ce vent qui souffle
cette musique qui m’emporte tout entier vers toi.
Comme pour exil 🙂
J’aimeAimé par 1 personne