Elle et moi.

Elle voulait m’attendrir comme un boucher la viande.

Je m’arcboutais des quatre fers sans bien savoir pourquoi mais le danger.

Et lorsqu’enfin je retrouvais un peu de solidité, je me mis à plisser les yeux pour gommer tout le superflu

les distrayants détails.

Elle voulait ma peau c’était clair.

Alors avec sang froid je dégrafais sa robe qui tomba comme des milliers de voiles légers

Toute cette légèreté

Et le corps nu enfin, et le silex à l’odeur de feu.

sur lequel s’écorcher et s’écorcher toujours comme l’océan aux falaises de craie

S’écorcher en vain à chaque instant pour créer une durée.

La même tendresse en regard.

Œil pour œil dent pour dent.

Et si on arrêtait elle dit

Si on arrêtait ce petit jeu.

Si on s’aimait comme des adultes.

C’était un nouveau piège évidemment, et je mimai la lassitude aussi.

Nous éclatâmes de rire de concert

Puis nous tordîmes le cou à tous les poulets du poulailler

Egorgeâmes quelques lapins

Que nous fîmes rôtir en prenant grand soin que sous le croustillant

la viande fut encore bien juteuse.

Looking for a good Tyrant, Asger Jorn 1969

Votre commentaire

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.