Vous avez trop d’imagination mon petit vieux, réveillez vous ! Il disait ça cet homme et il devait s’adresser à ce gamin qui n’était pas le sien, sans doute un élève.
Il étaient sur le trottoir d’en face, face à face. L’adulte un peu courbé sur l’enfant. L’enfant la tête dans les épaules levant le front.
Mon petit vieux.. ça faisait si longtemps que j’avais pas entendu ça.
La même colère m’envahit soudain. L’envie de tout casser, de tuer tout le monde, de sauter à la gorge de ce connard d’adulte condescendant.
De m’interposer entre les deux.
Et puis je me suis souvenu, au bout de la énième fois, on n’entend plus.
Mon petit vieux, c’est même le déclic qui crée la lévitation toute entière.
On se décorpore, on s’en branle, merde à tout.
