Il y a quelque chose qui se dérobe à toute tentative de traduction et dont le résultat ressemble souvent à de la trahison. Curieusement chez moi cette sensation de trahison s’accompagne aussitôt d’une prise de conscience. Car, puisqu’il y a trahison, mensonge et on peut se dire qu’il existe par ricochet de l’honnêteté ou de la vérité.
On peut se dire aussi
Que ces deux là sont comme deux mains emportées dans un mouvement d’applaudissement.
Un applaudissement qui s’applaudit lui-même de se découvrir applaudissement.
Interpréter c’est encore autre chose.
C’est avouer d’emblée que cet acte s’effectue d’après notre propre nature.
Je peux ainsi interpréter un paysage en le copiant du mieux que je le peux, en m’appliquant servilement à relater le moindre détail, en faire une sorte de copie conforme dans lequel le but serait de m’oublier totalement, d’effacer toute particularité personnelle qui ferait obstacle à l’intrinsèque.
Devenir aussi « objectif » qu’un appareil photo ( ce qui n’est absolument pas possible déjà pour l’appareil photo lui-même)
Je peux interpréter en me trompant ainsi sur toute la ligne sur le sens correct du terme interprétation.
Interpréter c’est dire je vais vous mentir, je vous le dis tout de suite, je plante le décor. Mais si vous écoutez ou regardez bien tout de moi allant dans ce mensonge laisse une place importante à tout ce qui justement n’est pas moi. C’est à dire vous.
Remarquable jeu de miroirs
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