Le singe

Il y a un singe dans une cage que quelqu’un a jugé drôle d’affubler d’un costume. Un grand costume dans lequel le singe flotte et qui le rend ridicule. Mais le singe ne sait pas ce qu’est le ridicule.

Derrière les barreaux de sa cage il aperçoit les visiteurs qui le montrent du doigt parfois en le prenant en pitié, parfois d’un air condescendant, d’autres fois encore en s’esclaffant

— quel animal ridicule…

Cependant le singe n’est qu’un singe et il ne comprend rien. Il tourne en rond dans sa cage et une idée lui vient. Imiter chaque visiteur.

Aussi prend il un air de pitié face à tous ceux qui le regardent avec compassion, ou bien il découvre toutes ces dents face à ceux qui rient, et parfois aussi il mime l’indifférence face aux indifférents.

Mais dans le fond de sa tête de singe il ne sait rien de tous ces mots, même en costume et si bon imitateur qu’il soit, un singe reste un singe.

10 réflexions sur “Le singe

  1. Que savons nous des singes qui nous dérange au point de feindre d’ignorer tout ce qui nous rapproche et de les laisser alors dans leur condition ? Il y a dans certains regards de grands singes, le triste reflet d’une humanité sans âme… la nôtre.

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