
Reste l’enfant sauvage sur le seuil d’un âge adulte fantasmé .
L’âge à la voix de chèvre lui enjoint sur divers tons,
plutôt faux,
de franchir le pas.
Désir et peur renouvelés à chaque invite qu’il décline.
— résistance bête, ridicule, inutile, dit un vieux bouc en retrait.
Et le chou ? Que dit le chou ?
Il ne dit rien. Il pommelle au soleil, paresseusement le chou.
Un papillon écarte ses larges ailes sur une feuille de l’ampelopsis du grand mur.
On dirait une fleur là où normalement il ne devrait pas y en avoir.
C’est cette sauvagerie là qu’on doit oublier pour devenir triste et grand. Pour ne plus rien prendre au sérieux que la coquille vide, le noyau et l’os.
S’engager dans une maturité d’arbre sec.
pour entrer dans l’adieu à la viande, dans le Carnaval.
La violence lui tend un masque civilisé.
Qu’il repousse là-bas vers le soleil couchant
par delà l’horizon des promesses intenables.