
Il y a toujours un moment où la profondeur se transforme en surface, où tous les efforts ne sont que des coups d’épée dans l’eau. La profondeur pas plus que la surface n’y sont pour rien, c’est limpide. Non, ce qui ne va pas c’est juste l’œil, le filtre. Et la nostalgie d’en rire s’amène séance tenante bien évidemment, en même temps.
L’humour est une chose merveilleuse tant qu’on ne connait rien à sa source. L’humour noir surtout.
Et quelle rêve d’envol de légèreté pourrait à nouveau nous dépêtrer des certitudes ?
Je suis dans cet état là en ce moment. La certitude d’être un gros con. Ces mêmes gros cons que j’ai tellement détesté tout au long de ma vie.
Lourdeur, naïveté, imbécilité et orgueil mal placé m’accablent.
Et certainement que j’en jouis tout autant que lorsque j’étais autre.
Jouir pour un rien ma spécialité.
Et cet éblouissement de constater que tous les chemins mènent effectivement à Rome.
La grâce peut tout à fait surgir comme ça.
Comme une baffe prodigieuse, ou la caresse d’une aile d’oiseau.
Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.
Hier j’ai connu l’angélisme, aujourd’hui le démon m’habite. Ange et démon dansent la sarabande sur mes nerfs et j’arrive encore à contempler le spectacle.
Comme si j’avais réduit en poudre un objet très complexe et que je pouvais désormais voir la plage comme un goéland. Je peux passer ainsi du sable à l’océan, mon regard est fixe et ne cligne pas.
Mais je ne sais pas qui est ce je. Je ne sais rien de ce que je suis.
Et je m’en fiche pas mal aussi à présent.
S’enfoncer dans l’ombre jusqu’à se perdre en elle est pareil à s’enfoncer dans la lumière. L’égarement est le même.
Peut-être est-ce moins risqué d’aller plus loin dans l’ombre malgré tout. Elle nous achève sans bavure.
Alors que la lumière dessine aussitôt qu’on la pénètre un labyrinthe de péroraisons. Tout une série de conclusions trop hâtives qui ne servent qu’à amuser l’angoisse.
Et comment ne pas perdre le peu d’humanité auquel on s’accroche pour ne pas s’égarer dans tous les genres, les règnes ?
Devenir inhumain par cette même fatuité que possède le pécheur qui rapporte son poisson, avec ce sentiment enfantin d’avoir accompli de grandes choses.
Quelle frontière entre l’humain et l’inhumain ? On ne peut que mesurer l’ étendue du no man’s land qui se crée peu à peu au fur et à mesure des années. Mais ce n’est pas à confondre avec la frontière elle même.
Car on ne sait rien de l’au delà de la frontière c’est évident sinon le risque de se perdre dans l’absence de catégorie. Le risque, la peur de ce risque qui nous fait préférer la connerie quand l’intelligence ne tient plus.
Personnellement, je suis un intermittent de la connerie… On est jamais seul dans cet état !
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Et oui même dans cette catégorie c’est l’indistinct sans oublier qu’on trouve toujours plus ou moins con que nous-mêmes.
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