
Séparer, diviser, est une spécialité humaine alors que la nature ne cesse de multiplier et d’additionner. Et donc il y a un malentendu de taille entre ce que l’on nomme confus et clair. La confusion étant naturelle et la clarté devant donner du sens, de l’ordre à la confusion.
Mais que savons nous de la confusion réellement ? En avons nous fait une sorte de bête monstrueuse qu’à la seule fin de faire de notre prétendue clarté un apanage proche du Sacré voire du divin. Un sacré et un divin à notre sauce moderne.
D’ailleurs explorer la confusion n’est pas autorisé, et on fait bien tout pour nous en empêcher depuis les bancs de l’école. Et si on se pose la question, pourquoi ne doit-on pas pénétrer dans cette confusion ? et bien on avancera toujours la nécessité de la clarté mais pas grand chose d’autre. Le serpent se mord la queue voilà tout.
Ce qui fait qu’on impose une idée de lumière plus qu’une réalité de lumière. Et une fois celle ci enfoncée dans les esprits par une élite religieuse, politique, elle servira souvent pour asseoir une domination.
Ceci est ou n’est pas la lumière. Vous voyez ?
Et bien pour l’art c’est devenu la même chose. La séparation est tracée ainsi de la même manière avec les adjectifs petit et grand, vulgaire et sacré etc etc ….
J’ai bien peur que tout cela ne soit que du brassage d’air, du bruit que l’on fait avec sa bouche.
D’ailleurs j’ai moi aussi raconté beaucoup de bêtises je ne me mets pas à la marge.
Simplement la prise de conscience d’un vulnérabilité chronique, vis à vis de cette unité que l’on voudrait remettre en question par la séparation, la division, à seule fin de tester sa réalité ontologique ou sacrée justement. Et la tester pour des raisons évidemment douteuses si je puis me permettre encore.
Mais la réalité ontologique on ne peut ni la cerner ni la découper en tranche puisque tout à chacun baigne dedans comme toutes les définitions que l’on pourra trouver sur toutes choses pour tenter de les séparer, les isoler, souvent en vain.
S’il existe un grand art c’est l’art de pénétrer en toute conscience dans la confusion elle-même, de s’y fondre totalement pour examiner le silence que cette prise de conscience crée en nous.
Pouvoir être l’observateur en même temps que le co créateur d’un tel silence est un art qui réduit en poudre toutes les dimensions, l’orientation en général et la longue cohorte des adjectifs inutiles.
Ce serait l’art d’un inutile dont on ne pourrait plus se passer car il renverserait gentiment, sans violence l’utile et ses empires, ses servitudes , ses maitres comme ses esclaves.