Tu ne te plaindras plus

Cette plainte je la connais bien, c’est une fille facile qui couche avec tout le monde, et puis qui nous revient remplie de mille mots usés, comme un ballon gonflé d’eaux sales. Rebonds après rebonds elle s’en vient à mes pieds et les lèche la pauvresse, la salope, pour que j’opine du chef, que j’aboule dans son sens, par ici la monnaie.

Elle me dégoûte d’autant qu’elle pourrait être mon enfant, mon reflet inadmissible , ma ruine, mon désastre. Je l’ai autrefois tant aimée…et connue comme Noé ses enfants sur son radeau fluctuant.

J’étais baryton dans la chorale si je me souviens bien et elle me menait à la baguette, c’était si bon de sombrer doucement et surtout de concert, en chœur dans sa fente, on l’imaginait forte et capable d’accueillir le port entier et ses bateaux et l’océan.

Mais en vrai on se trompait tellement, une bande de faux semblants attirée par le grégaire et la fragilité des chairs tremblantes. Des vieux salauds sans queue ni tête se complaisant dans la complaisance comme dans une fosse d’aisance.

La merde est chaleureuse et la plainte une haleine de charogne qu’on ne repousse plus.

Et puis un jour j’ai pris mes cliques et mes claques de ce claque ou chacun par la plainte éculée fait la claque.

Ciao la machine à café, l’entrée des stades, la buvette et les Barnum post électoraux.

J’ai reposé mon verre en essuyant ma bouche et j’ai murmuré plus jamais, comme on dit never more en reluquant les corbeaux. Plus jamais, c’est dit. Tu ne te plaindras plus.

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