un gouffre toujours présent sorte de trou noir qui attire tout ce qui existe à sa périphérie un gouffre le présent on avale tout tellement c’est profond dur à tout remplir ce rien en nous.
On se laisse emporter par la faim. On résiste comment à cette faim. Certains élaborent des théories fumeuses, s’assoient en tailleur en attendant que ça passe, en regardant la faim soi disant telle qu’elle est, moi je crois qu’ils regardent une faim qui les arrangent, qui leur donne une certaine contenance afin de juste pouvoir dire oh moi la faim ne me fait pas quitter la quiétude je reste là à l’observer alors que tout le monde s’agite autour je n’y crois pas un seul instant.
Un gouffre donc un tonneau des Danaïdes qu’on ne cesse de remplir en vain et tout y passe, le monde entier y passe, les actions que l’on effectue, les pensées que l’on rumine sans relâche, les sourires les gestes tout passe dans la périphérie du gouffre et est aussitôt aspiré.
On englouti et on est englouti il y a une corrélation indéniable entre le sujet et l’objet entre l’objet et le sujet et dont le symbole est la béance le trou
La trouille du trou métaphore du dernier de l’ultime de la tombe là où tout tombe et ne se redresse plus jamais. Sans doute une répugnance féminine en chacun de nous à observer la tige se recourber s’affaisser tomber, la fleur s’étioler se laisser choir sa corolle se faner.
La faim c’est donc cette urgence à combler tous ces trous à la hâte pour enterrer peut-être quelque chose d’indéfinissable, d’impalpable d’insaisissable, une sorte d’accumulation vertigineuse d’ici git et à chaque fois ensevelie une version de soi-même sous la forme d’un steak, d’une plâtrée de gratin, de frites de bite ou de vagin pour ce qui concerne la bouffe le sexe
une accumulation de gesticulations d’embrassades de bises de baisers d’étreintes pour ce qui concerne les relations physiques mélangées à la sensiblerie, au sentimental à ces pansements ( j’en passe )
et dans les rayonnages des bibliothèques tous ces livres que l’on accumule, sitôt qu’on en voit un qui passe il nous le faut absolument on le vole on l’achète on le télécharge on l’emprunte on le chine.
toutes ces faims nous dévorent bien sûr et ça parait à première vue bien indécent sinon monstrueux.
Mais il faut être dévoré de nombreuses fois avant de commencer à y prendre gout, à éprouver un plaisir de la dévoration, l’élever ensuite à une satisfaction de gourmet demande non seulement du temps mais aussi une disposition d’esprit profondément rebelle.
Mieux
une compréhension de ce qu’est aussi la frugalité.
Nécessaire dévoration…
J’aimeAimé par 1 personne
Elle joue jouit de tout superficiel à sa guise sans perdre du coin de l’œil la nécessité
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai pensé à la très courte nouvelle « Le boa », de Duras, dans Des journées entières dans les arbres…
« Le boa » raconte une double dévoration, celle d’une proie par un serpent, celle d’un corps vierge par la vieillesse.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui c’est pareil parle t’on finalement jamais d’autre chose une fois que cette sensation est présente ?
J’aimeAimé par 1 personne
Non on ne parle jamais d’autre chose…
Nous sommes des ruminants…
J’aimeAimé par 1 personne
Et oui ça pense ça panse sapiens ça pionce aussi
J’aimeAimé par 1 personne