En peinture il y a un point de bascule où la moindre touche de peinture en trop abîme le tableau entier dans l’irrémédiable.
Ce n’est pas quelque chose d’irrémédiable dans une réalité physique, on peut évidemment essuyer, se repentir, mais peu importe, le mal est fait.
On a voulu outrepasser ses droits voilà la réalité créative.
Soit par excès d’autorité soit par excès d’hésitation.
Cet excès surgit en même tant que les pensées et les jugements dont seule la pensée est capable.
Si on ne perd pas le mouvement, si on se laisse totalement disparaître dans ce mouvement que propose la création il n’y a plus d’écart, de séparation entre la toile et le peintre.
Tout pourrait s’y plonger s’y unir s’y fondre irrémédiablement.
C’est donc par une vigilance instinctive, c’est à dire qui vient d’une expérience répétée de l’acte de peindre que l’on peut se glisser entre deux irrémédiables.
Il faut sentir ce moment jusqu’où il serait fatal à l’ensemble du monde de vouloir continuer.
Moi je dis toujours à mes apprentis designers-graphistes, que l’oeuvre idéale est terminée seulement lorsqu’on ne peut plus rien y enlever.
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J’ai essayé même d’ ôter le tableau du chevalet !
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