Je ne compte plus le nombre de billets. Mais il y en a beaucoup, énormément, trop. Sur ce blog j’ai accumulé durant quatre années beaucoup de textes que rien ne semble relier les uns aux autres à part un ordre chronologique. Rien, peut-être pas. C’est la notion d’accumuler quelque chose finalement qui est le lien. Comme lorsqu’on éprouve une peur du vide, je n’ai jamais aimé les pièces trop vastes autrement qu’en les remplissant progressivement de tout un tas d’objets hétéroclites voire incongrus. Comme jadis enfant je détestais ce silence affreux entre les gens surtout lorsqu’ils se parlent. Malgré quelques tentatives pour être zen et pas mal de crampes à la clefs dans les articulations j’ai souvent échoué à ne pas trop envahir l’espace. Tout au contraire on me l’a souvent dit et sur divers tons : tu prends toute la place. Je ne crois pas du tout que ce soit par négligence envers autrui, ni par égocentrisme, non c’est purement de la trouille, la trouille d’être englouti par l’espace, qu’il engloutisse le peu, l’infime que je suis parvenu avec le temps à considérer comme étant moi. Bien sûr je ne parle pas de ce pantin que j’affiche et que je peux désarticuler à l’envie en toutes circonstances, non celui là n’a d’espace aucun besoin sinon celui de l’imagination pour le transformer en putching ball collectif. Il en faut bien un pour vider toute l’angoisse du monde l’amour qui se dissimule avec. Quelques siècles plus tôt je crois qu’être martyr ne m’aurait pas déplu, d’autant que la durée de vie de martyr me paraît avec le recul bien plus supportable que toutes ces longues années noyées dans la répétition et les redites. Ces derniers jours j’ai rangé mon atelier une fois de plus de fond en comble, et mes papiers … ah les papiers … bref je suis donc en train de lorgner sur ce blog désormais. Envie de le vider progressivement de son trop plein, de faire le vide. Et puis si au moins j’écrivais pour me relire de temps en temps… mais non, comme tout le monde ou à peu près je me réfugie derrière le prétexte du temps, avoir ou ne pas avoir le temps de faire quoique ce soit, vous savez bien.
C’est bien la vie de martyr quoiqu’on raconte que ça chauffe un peu la plante des pieds, le bûcher. 😉
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Monsieur est connaisseur 🤓
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