La misère on lutte contre de toutes les manières durant des années, une vie entière, mais en certaines circonstance, l’âge n’aidant pas, on voit bien qu’on n’a plus la peau si dure. La misère matérielle on peut encore à peu près s’en arranger mais la misère mentale c’est autre chose. Comme si peu à peu des digues se fracassaient en silence, comme si la misère d’avoir été si longuement repoussée se mettait sitôt que l’occasion ,si infime soit elle , se présentait, à pénétrer en force dans l’esprit ravageant tout les fragiles édifices aussi idéaux qu’enfantins qu’on avait cru lui opposer. Une porosité, une imbibition, une capillarité, et peut-être n’y a t’il aucun mot suffisamment explicite pour rendre compte de toute cette merde qui s’engouffre dans notre esprit désormais. Tout n’est plus que merde ersatz de merde succédané de merde. Mais on fait comme d’habitude malgré tout on se blesse résolument seul dans ce combat inégal, on ne fait chier personne. On se tait. C’est sûrement ainsi qu’elle nous préfère une fois qu’elle nous a maté la misère. On peut essayer de la baiser mais elle ricane elle hurle au viol et les flics s’amènent… A la fin tu démissionnes mais qu’on te flanque en prison ou ailleurs ça ne changera pas grand chose il y aura toujours autant de merde dans ta tête aussi bien dedans qu’au dehors. Le mal est fait, il est bien fait.
Et on admire le courage , même s’il nous semble imbécile, de ceux debout encore, il ne nous reste guère que ça de noblesse, alors on s’y accroche pour ne pas totalement sombrer dans l’horreur du monde et on a peur parfois au bord d’en claquer que cette noblesse là ne soit encore qu’un piège, qu’une pauvre illusion.
Magnifique ! je pèse mes mots
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Merci Joël
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