
Et bien voilà, c’est terminé, les 40 jours d’écriture quotidienne sur la ville. C’est terminé comme nombre de choses se terminent, comme une cigarette par exemple. Cela n’empêche pas d’en rallumer une nouvelle. C’est aussi une drogue. L’écriture. Un livre se termine probablement un peu comme ça aussi. On en commence un autre. Du moins ça doit ressembler à ce qu’on se dit. Un livre. Comme une ponctuation de quelque chose qui n’en nécessite pas vraiment sauf si… sauf si on doit montrer, prouver, gagner sa vie. Sinon les textes ont-ils besoin d’être rassemblés ainsi, avec internet désormais, pas vraiment sauf si…
Une tristesse certainement comme on arrive au sommet d’une montagne, une tristesse car on comprend que cette montagne là n’était pas la montagne, qu’elle, la montagne est toujours à venir. Et que même là dans cet avenir elle nous échappera inexorablement.
Une tristesse donc. Mais douce à la fin quand le refus retombe. Quand la douceur remplit l’espace. Quand le ramollissement général, est un élément issu de la digestion, un processus chimique, qui demande un peu de patience avant d’être évacué.
Une tristesse aussi comme une borne avant la fin d’un chemin qu’on a peine à quitter. Une borne, un petit amas de cailloux, un petit monument intime, voilà cette tristesse. Et elle berce. On s’y accroche et elle berce. On est dans une oscillation. Comme assis sur une balançoire, et on s’y laisse aller le corps et l’âme. Appelons ça l’âme faute de mieux.
Trop tôt encore pour effectuer un « bilan ». Pour y penser. En tous cas c’est un mouvement, l’image d’un mouvement sera à conserver. Qu’il donne l’impression de s’arrêter c’est certainement ce que produit aussi le mouvement comme l’écriture, des pauses, des silences, sans quoi on n’entendrait pas la musique.
En attendant, un vide, une belle béance. On pourrait dire aussi un contenant vidé. Un vase, un pot, une marmite. Prêts à être à nouveau remplis. Mais ça se remplit sans qu’on y soit pour grand chose. Ça se vide et ça se remplit comme des poumons. Peut-être qu’on fume pour ça aussi, pour sentir toute cette fumée comme un marqueur entre le vide et le plein
Sauf qu’écrire c’est vivre à plein et fumer c’est mourir à petit feu.
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Sur qu’avec un pétard ce serait plus radical
Et en plus on serait plus gêné de commenter
Les blancs
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