
« Et voici venir de nouveau août et septembre, et de nouveau il y a crise et de nouveau les fermiers, les paisibles fermiers, parlent de la vie telle qu’elle est. L’un des plus paisibles me disait l’autre jour, nous croyions, pas nous, mais tout le monde croyait que c’était les rois qui étaient ambitieux, qui étaient avides et qui apportaient la misère aux gens qui n’avaient pas les moyens de leur résister. Mais à présent, eh bien la démocratie nous a montré que ce qui nuit ce sont les grosses têtes. Toutes les grosses têtes sont avides d’argent et de pouvoir, elles sont ambitieuses, c’est pour cela qu’elles sont parvenues à être de grosses têtes. De sorte qu’elles sont à la tête du gouvernement et il en résulte la misère. On parle de couper la tête des grosses têtes, mais maintenant nous savons qu’il viendra d’autres grosses têtes et qu’elles seront semblables aux premières.Il secoua tristement la tête et retourna à sa moisson.Continuer ne sert donc à rien, sauf pour les étés qui se suivent l’un l’autre et les modes qui accompagnent les saisons. »
Extrait de
Paris France
Gertrude Stein