
Procès, procession, processus, procéder, procédure, procédurier, presque déjà posséder, possession, la justice, la loi et la propriété. Rien que dans le vieux des mots on sent tout ça qui était déjà là bien avant nous. Qu’on naisse, vienne au monde et se coule ainsi dans les mots est à la fois merveille et effroi, quand on y pense. Quand on y pense vraiment. Le peu qui reste de soi hors le vieux des mots pour entrevoir entre habitude et étrangeté.
Que l’exercice d’un art puisse s’appuyer sur un processus, un procédé, on a déjà vu bien pire. Qu’un savoir-faire vous vienne avec l’étude, avec le temps, et alors. Procédez, procédez, et surtout bouclez- la, disaient jadis des maîtres sachant quoi dire à leurs élèves. L’ardillon des mots n’était pas de la gnognote. Pardi. Alors que de nos jours tout à chacun par enflure sait tout spontanément. La détestable façon. Le bavardage omniprésent. Du rien par tombereau, par palettes.
La marchandisation, remplit la nuit tous les rayons des supérettes par magie, non, mais par de pauvres hères comme vous et moi à la solde, et tous les mauvais papiers de billevesées par des folliculaires azimutés. Des inepties à gogo. Un assommage quotidien et renouvelé. En règle. Deux procédés donc. Un processus à vide lié à la lie de consommer pour se remplir, bassesse totale d’exister ainsi. Un autre pour perdre la pensée, le jugement, le commentaire et être. Être sans autre.
Tu procèdes ainsi par processus, procédé, t’y abandonnant, t’y perdant. Combien de temps, nul ne le sait. le procédé est un cercueil plus ou moins bien capitonné. Qu’on te plante un pieu à la place du cœur si dans mille ans tu te relèves d’entre les morts. Un souhait ardent. Tu auras procédé ainsi jusqu’au bout du bout. Tu seras enfin libre et voilà tout.