
Il faut bien faire quelque chose. Produire. Et trouver un certain nombre d’astuces pour se motiver. Le défi comme source de motivation. Ne fonctionne jamais mieux que lorsqu’il est proféré publiquement. Très difficile de se lancer un défi à soi-même, sans passer par une médiation de la foule. Cela fait partie du spectacle. Puisque désormais il est à supposer qu’un défi lancé de soi-même à soi-même n’est qu’une version individualisée, une portion fractale de ce spectacle. En prendre conscience. Puis trouver la parade. Jouer avec les codes. Se lancer des défis inutiles. Des défis qui ne produisent que le simple mécanisme dissimulé sous le mot. Se donner en spectacle comme on se jette dans la gueule du loup, dans la fosse aux lions, mais on ne projette dans tout cela qu’un personnage, un fantôme, un mort. Les mâchoires muées par l’avidité claquent dans le vide, n’ont rien à se mettre sous la dent. Parvenir ainsi, par le défi à rendre étrange le défi lui-même et le spectacle qu’il produit. Cela passe la plupart du temps par le ridicule, le risible, le grotesque, le monstrueux, c’est à dire quelque chose de presque semblable au spectacle, mais dont on ne peut cependant pas ajuster correctement, irréfutablement les contours.
Une réflexion sur “Défi et spectacle”