Qui j’étais.

Vanité
Pieter Gerritsz van Roestraten, 1627, Collection privée

Est-ce qu’on écrit pour ça. Pour dire qui on est. Peut-être au début, en toute innocence. Et c’est d’autant plus innocent qu’on serait bien en peine d’un mot juste, d’une définition. Alors on use les mots. On les mâche, les bouffe, les avale, et on les régurgite. On se dit : j’écris ce que je suis. J’écris mon incompétence en toutes lettres.Jeunesse. Souvent on a un flash qu’on se hâte d’écarter comme un mauvais rêve. Écrire au fond de son cercueil. Pour passer le temps. Il n’y a plus de temps d’ailleurs. Paradoxe du mort qui découvre sa propre éternité. Son infini néant. Alors peut-être la conjugaison change peu à peu, comme par un effet mécanique, tectonique. On n’écrit plus pour dire je suis, on commence à écrire qui j’étais. Et puis la mort, le néant, l’éternité font leur job. On écrit, voilà tout.

Une réflexion sur “Qui j’étais.

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