
Je me demande si on ne pourrait pas compresser le temps d’attente comme la patience, afin d’en extraire juste une essence. Trouver un raccourci à l’inspiration. Attirer les muses. Féminines elles ne sont sans doute pas si différentes des autres femmes. Il suffirait d’un éclat de pacotille, d’un bon mot, et d’un peu de mystère pour capturer leur attention, oh pas longtemps, juste le temps d’être enfin envoûté en retour. Et à partir de là se trouver heureusement en mesure de lâcher une ligne ou deux. Un paragraphe flirterait trop avec l’exagération. Défaut presque toujours honnit par les ménagères en général tant celui-ci touche leur intimité profonde. Possible que l’archétype de la ménagère comme on pouvait encore le rencontrer dans les années 60 n’existe plus aujourd’hui que dans les entreprises de sondages. Peut-être aussi qu’en abandonnant ce statut, la femme y ait aussi beaucoup perdu en croyant y gagner. Car l’irréalité de la ménagère, ce double inversé des chimères masculines aura probablement beaucoup participé à repeupler les pays dévastés par deux guerres mondiales. Et étrangement après les 30 glorieuses, l’avènement du féminisme et la disparition progressive des ménagères semble bien coïncider avec le déclin démographique, comme le désir sexuel en général. Cette perte de désir amène de toute évidence à l’exagération, à fantasmer le sexe, et à l’industrie pornographique. Et, cerise sur le gâteau, avec la fin de la prostitution. Ce qui pousse des populations entières de mâles déçus ou frustrés à chercher un paradis sexuel au delà des frontières de l’hexagone, ou bien à s’enfermer dans leur bureau ligotés à leurs écrans. Il doit y avoir un lien entre la disparition des muses et celle des ménagères. Même si pour l’instant je n’arrive pas vraiment à le formuler. C’est là qu’il convient de s’arrêter d’écrire justement. Afin de ne pas entrer dans l’exagération.