
De même qu’il n’y aurait plus ni vrai ni faux ni réel ni imaginaire, pas plus d’ancien que de nouveau, alors ce serait le moment propice. La balance dans une immobilité telle qu’elle créerait inévitablement le mouvement. Ce serait l’instant. L’instant d’écrire, de peindre, de labourer un champs, de sortir du port, pour s’en aller vers le mystère des moissons. Il est difficile de convoquer un tel instant sans être mort au monde qu’on s’est imaginé. Il convient peut-être de devenir cet être impersonnel dont l’unique possible est de se laisser envahir, habiter par quelque chose. Ce quelque chose qui ne peut naître qu’à partir du rien. C’est un mystère qui pour être de tout temps doit rester mystère. Fugitivement tout cela et rien dans l’Instant.