
Tu vas tu viens tu reviens. Que ce soit au réel, ou à quoi que ce soit c’est l’idée de revenir toujours qui l’emporte. Un assassin revient toujours sur le lieu de son crime. Ensuite on se donne des raisons, des excuses, des prétextes. Mais on y revient c’est cela l’essentiel. Visionné deux conferences du peintre ThomasLévy Lasne suite à la requête “peindre le réel” sur Google. Juste pour voir ce que c.est que le réel, on ne sait jamais. Donc lui explique que le savoir-faire vaut mieux que le savoir dire, ce qui ne l’empêche pas de dire autour du prétexte du savoir-faire… un réalisme nouveau parlant du temps présent. Bon. Pourquoi pas. Cela lui vaut l’entrée à la villa Médicis et autres flatteries institutionnelles. Toujours bonnes à prendre tant la précarité artistique est toujours présente, même si on possède déjà une certaine notoriété. A croire que la précarité est une des conditions nécessaire pour peindre. Oui d’une certaine façon la précarité oblige à trouver des moyens de survie, de subsistance, des commandes. Mais en même temps elle offre le temps libre. Ensuite on peut procrastiner, se plaindre, ou élaborer des stratégies. Aller aussi vers les autres pour se désembourber de soi. Revenir vers les autres. Ce que j’ai bien aimé c’est sa modestie même étant reconnu par l’institution, il continue à se considérer comme un jeune peintre, donné beaucoup d’infos sur sa pratique, et n’hésite pas à montrer ses ratages. Revenir aussi à cette modestie. Surtout pour un jeune, bravo. Et puis aussi une confiance dans la vie, qu’il n’y a finalement que ça qui compte, se positionner au delà des vicissitudes, de la plainte banale. Revenir aussi à ce courage là qui est d’une belle sagesse y compris toutes les folies qu’il ne manquera pas de nous proposer. Revenir c’est effectuer des cercles et ce faisant on saisit sans doute beaucoup mieux la nature des cercles, des cycles. Important pour peindre, comme pour tout.