Médiocrité et excellence.

Dans mon atelier, laboratoire. 2022

Qu’est-ce que c’est, ce que ça pourrait bien être que de se pencher sur ces deux mots vraiment ? Ils sont tellement posés comme des évidences. Le genre que l’on ne regarde plus, mais sur quoi l’on ne cesse de s’appuyer pour livrer des avis, des opinions, ce que l’on nomme souvent à tort une pensée.

Cette habitude de séparer aussi l’excellence dans ce qui sera à venir pendant qu’au présent, on ne semble avoir affaire qu’avec le médiocre. L’expression se résoudre à la médiocrité. Vue de prime abord comme un renoncement. Ainsi le mot excellence comme subterfuge, une façon de faire patienter, de temporiser. Autant dire maintenant impossible, irréalisable, intangible. Une idée qui doit coûte que coûte rester à sa place abstraite d’idée. Mais, qui taraude comme un but, une obsession, une pathologie. Contre quoi il n’en faut pas beaucoup plus pour entrer en guerre.

Que ce soit autrefois par la pratique de la photographie, puis plus tard mes premières tentatives d’écriture, et enfin la peinture, voilà les champs de bataille.

Cette habitude de penser que l’excellence isole alors que la médiocrité réunit. Choisir souvent de plonger dans cette dernière pour cette raison, la seule limite étant au bout la fatigue, la lassitude, l’éreintement. Ensuite le dégoût. Sûrement aussi fatigue et dégoût de revivre éternellement cette non-reconnaissance comprise comme une somme d’actions proche de l’héroïsme. Personne ne voit tous les efforts que je fournis pour rester médiocre, pour rester avec vous. Puis être assailli par les doutes, se tourner vers un orgueil incommensurable. Mais, justement, tenter d’en prendre la mesure dans cette collection d’actions inutiles que l’on enfile comme des perles à un collier que l’on porte virtuellement autour du cou. Un collier de chef à plumes. Collier de chef ou de chaman. De clown.

Ce qui n’est pas virtuel, c’est la souffrance endurée, le corps qui lâche, l’esprit qui finit par se révolter et battre la campagne. Toujours et encore l’envie de partir, de s’évader de cette croix représentée par ce carrefour inaccessible, là où enfin excellence et médiocrité se retrouveraient comme larrons en foire ayant tombé leur masque de Comédia del Arte.

2 réflexions sur “Médiocrité et excellence.

  1. Bon de là à dire que que vous faites des efforts pour rester avec nousôtres les médiocres, c’est tout de même un peu pousser le bouchon non? Chacun a en lui une part d’excellence, encore faut-il faire l’effort pour en trouver la clé. Je vous accorde que beaucoup se complaisent à laisser leur cerveau baigner dans le yaourt plutôt que muscler leurs neurones pour tenter de sortir du marais lacté.

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