
Ecrire vite, pas s'attacher aux fautes, aux règles, temps d'exposition de 5 minutes. Puis laisser tel quel. Protocole.
le fait de toujours penser être un idiot. C’est de là que part l’idée. que la moindre de mes intentions est biaisée par cette idiotie. Est-ce me déconsidérer de voir les choses ainsi, non, plus maintenant. L’acceptation au cours du temps que cette réalité est mienne. fondamentalement. le parcours effectué pour parvenir à l’acceptation est déjà un voyage. Comment fait-on pour partir avec un handicap et en extraire une force. Non pour dominer qui que ce soit, pas même soi-même. Mais au contraire pour pénétrer peu à peu dans cet état que l’on résume à tort comme étant de l’indulgence. Je n’ai jamais vraiment été indulgent pas plus que bienveillant de nature. Il y a de la brute en moi que je ne cherchais la plupart du temps qu’à déguiser, à dissimuler. Parce que la brutalité est souvent confondu avec la violence. Que la violence n’est qu’une expression de la brutalité lorsque celle-ci n’en trouve pas d’autre. Ignorer la brutalité provoque souvent la réaction contraire. Elle revient en pleine lumière et, faute de mieux, s’exprime maladroitement. Alors que si l’on prend le temps de s’asseoir auprès d’elle, d’échanger un peu, elle peut être une conteuse formidable. Bien sur elle ne raconte pas autre chose que des histoires. elle aussi. Des fictions toutes aussi semblables que celles proposées par la gentillesse, par la délicatesse et l’élégance. Seule la forme me semble changer. Mais le fond reste le même. Ce qui fait que l’on passe ainsi d’une idée de négatif à positif me ramène à mon idiotie encore une fois. A cette période totalement inconsciente de celle-ci. Et aussi à ce petit réduit étroit où je développais mes films, exposais sous la lumière d’un agrandisseur tous ces négatifs. le septième étage de l’immeuble de la Banque de France à la Bastille. Et bien sur j’entends encore le tic tac du minuteur lorsqu’il fallait chercher le bon temps de pose afin d’obtenir un positif « bien équilibré ». Une photographie correcte. C’est à dire qui restitue le plus fidèlement possible toutes les informations se trouvant sur le négatif. On apprend par la suite que toutes les informations du négatif ne sont pas si indispensables. Que l’on peut aussi modifier l’image à un point tel qu’elle n’a presque plus rien à voir avec son aspect inversé. Réglage de valeurs et de contrastes. Masquage habile d’objets gênant la bonne lecture. Recadrage. Autant de possibilités que l’on découvrira pas la suite. Mais le temps de pose joue un rôle primordial. Savoir le calculer d’instinct peu à peu en se passant de minuterie. C’est aussi ainsi que j’ai voulu m’améliorer en photographie. En me passant peu à peu des gadgets, comme des règles, et des normes. en cherchant par moi-même ce que pouvait être une photographie. Ma propre idée de la photographie. Etre peintre aujourd’hui et être aussi soumis finalement à ce même temps de pose. Apparaitre sur les réseaux sociaux, sur ce blog, dans les divers structures où je dispense des cours, des ateliers. Apprendre à trouver le « bon temps de pose » là aussi. Pas si simple. Surtout si on croit savoir quelque chose parce qu’on a eut affaire avec un agrandisseur. Non, tout est toujours je crois à inventer dans l’instant. On ne peut pas vraiment s’appuyer sur l’expérience, le temps nous manque. C’est la raison sans doute pour laquelle je fonctionne souvent à l’instinct. L’instinct c’est le bolide de l’expérience. Moins d’un clignement d’œil pour changer une roue, refaire un plein et repartir sur le circuit. Et on peut aussi faire évoluer le prototype avec les années. le rendre encore plus aérodynamique. Changer les peintures, et même avoir la sensation que ce n’est plus tout à fait le même pilote au volant. Découverte des différents avatars. Toutes ces prises de conscience au fur et à mesure du temps et en n’oubliant pas l’idiotie dont on est parti, apportent au final un soulagement. tout en cernant de plus en plus finement les peurs qui nous auront sans relâche accompagné. Si maladroitement s’est-t ‘on exposé, si l’impression d’échec en subsiste encore, c’est souvent parce qu’on oublie d’où on est parti. C’est ce que l’on s’en raconte encore naïvement. Parce que perdre une peur est souvent comme perdre un membre de la famille. Parce que devenir lucide et intelligent c’est aussi se confronter au deuil. Personne ne peut vraiment aimer cela. On possède à terme l’intelligence de l’idiotie d’où on est parti. Il ne faut pas non plus imaginer que c’est l’Intelligence toute entière. C’est là toute la nuance entre croire et savoir. Une affaire de temps de pose très vraisemblablement.