Un « grand carnet » collectif, nouvelle proposition d’atelier d’écriture de François. Je découvre cette vidéo dans la nuit. D’octobre à novembre sur quarante jours. Revenir à ce concept du carnet, d’une notation quotidienne. Mais vue au travers du collectif. Ce que cela peut rappeler de ce travail déjà effectué, l’excitation au souvenir de retrouver la même sensation d’étrangeté mais cette fois démultipliée. Quelle relation avec #photofictions, avec le blog, sur un plan à la fois individuel mais collectif aussi. Comme un double prisme. Un effet kaléidoscopique. Souvenir de ces appareils d’autrefois, en carton, assez fragiles, jouets d’enfants où des diapositives pouvaient défiler à l’aide d’une molette que l’on tournait dans un ravissement continu durant quelques secondes avant de passer à autre chose. Que ce soit durant la longueur irréelle d’un jeudi, ou durant une période de vacance, toujours cette idée d’infini, de temps lent et puis cette vision soudaine. Cette illumination. Ces photographies la plupart du temps de belles villes en couleur, un éblouissement éphémère certes. Mais qui prodiguait au reste de la journée une aura particulière. Même si on en était alors inconscient. Écrire une phrase, quelques mots à peine parfois à peine intelligibles dans un carnet, ne prodiguait-il pas justement la même aura sur la journée ensuite. Des journées parfois si mornes en revanche, une fois l’âge adulte atteint désormais . Écrire dans un carnet ne serait-ce que pour ça. Pour maintenir en soi une toute petite lueur, une attention au réel, à soi, au monde. Sachant le risque perpétuel qu’elle s’éteigne. Que l’on soit submergé par les ombres, par la platitude, le dégoût ou l’indifférence, danger jugé majeur. Écrire dans un carnet pour ne pas crever aussi facilement que parfois cela semble possible, voire tentant. Et découvrir aussi progressivement avec la répétition, l’homonymie. S’incarner dans un carnet. L’histoire que représente le mot carnet vaut bien à elle seule que j’obtempère. Que je recreuse cette veine. Surtout dans un processus collectif. Avec le recul possible du collectif. Une manière que j’avais déjà entrevue autrefois de redécouvrir par l’œil de l’autre ses propres textes, souvent rédigés en toute inconscience. Dans une sorte d’urgence. Oh les beaux jours comme dirait Beckett.
Pour celles ou ceux intéressés par cet atelier le lien de la vidéo :