
Ce qui s’agrège par le temps, les échanges, les choses lues ou entendues autour d’un mot. Ce qui nous vient spontanément à l’esprit lorsqu’on voit ou entend à nouveau le mot. « Race » par exemple. Ici se côtoient Rimbaud, Annie Ernaux , les nazis, les turcs, les arméniens, le pur, l’impur, les maîtres , les esclaves les seigneurs, les serfs, les vilains, les juifs, les tsiganes, les épagneuls et les siamois. Et si l’on prend ensuite chacun des mots et leurs agrégats, que l’on observe chacun des agrégats dont ils sont eux aussi constitués, on s’interroge. On s’interroge c’est à dire qu’ une part impersonnelle se distingue soudain en nous-mêmes pour observer. C’est peut-être de cet impersonnel que surgit l’écriture finalement. Et cette difficulté à m’approprier véritablement chaque texte que « j’écris ». En tous cas la relecture pourrait atténuer ce malaise si toutefois je prenais au sérieux cette relecture. Si je n’oubliais pas en m’appuyant naïvement sur ce sérieux d’où viennent ces textes. La solution serait alors de ne pas relire du tout ce que j’ai pratiqué souvent. De se situer comme intermédiaire conscient et détaché, conscient de son irrémédiable inconscience, de ce qui ainsi s’écrit. Être passeur. Encore que pas tout à fait certain que le « je »n’invente pas une telle stratégie pour continuer à se maintenir par ruse.
Cela fait très longtemps que je ne retravaille pas ce que j’écris, mais je ne publie que très peu.
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ascèse explorée autrefois écrire sans publier, mais c’était trop suis revenu à 1 j’aspire à zéro mais encore du boulot
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