tempête

La tempête, Turner.

Inspiré par charybde et Scylla, alias Cipav et Urssaf dans mon monde.

Le vent s’était levé brusquement dans la nuit. Comme je n’arrivais pas à fermer l’œil je me levais de ma couchette et enfilais un ciré pour monter sur le pont. Ce que je vis alors me plongea dans l’horreur. Le ciel était de bronze des éclairs blafards tombaient des nues et, partout autour de notre embarcation, de monstrueuses vagues s’amassaient comme des fauves prêts à se jeter sur leurs proies. Je retournai en toute hâte réveiller l’équipage et le capitaine. Mais parvenu au fond du bâtiment je vis que les matelots avaient disparu. Je me ruais vers la cabine du capitaine et aperçus la porte de celle-ci grande ouverte. Personne. Tout le monde avait soudain disparu et je me retrouvais seul au milieu des éléments prêt à essuyer une tempête comme jamais je n’en avais encore connue. Comment résister au choc je l’ignorais totalement. Il fallait que je trouve un moyen de toute urgence pour m’arrimer, auparavant. Je retournais vers la cambuse pour m’emparer d’un gros couteau puis revint sur le pont et m’attachais comme je le pu au mat. Puis j’attendis en serrant le couteau dans ma main, il ne me servirait sans doute qu’à trancher les liens si le navire se retournait, ce qui paraissait tout à fait vraisemblable et plausible étant donnée toute la violence inouïe des événements. Je me demandais si je survivrai à la tempête cette fois et ne donnais pas cher de ma peau. Étais-je prêt à renoncer, à tenir, à résister, je l’ignorais complètement. Je n’avais fait qu’enchaîner des gestes automatiques programmés par la terreur. Désormais harnaché au mat il me semblait que j’avais fait tout ce qu’il était possible de faire. Allais-je me mettre à prier Dieu, la Providence, il ne restait plus guère que cette option. Mais cependant je décidais d’y renoncer par simple dignité. Si c’était ma dernière nuit il me restait la possibilité d’être honnête au moins avec moi-même. D’examiner à la fois ma terreur et l’événement majeur d’une vie c’est à dire la mort. Les deux se rassemblèrent en une seule pensée, et pour aussi étonnant que cela fut je me convainquis d’être prêt à toutes les éventualités, vivre si je le pouvais, mourrir s’il le fallait. Même aux abords de la fin je me mis à rire comme un dément. Car même cette ultime situation ne changeait rien, je restais incapable de formuler un choix, une décision.

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