On espère le chaud et c’est le froid, la nature, les femmes, les projets. C’est dans le verbe que réside l’erreur, la faute, le péché. Accepter notre inaptitude à l’espoir ouvre de vastes perceptives à l’inhumanité déjà présente et à celle à venir. Surmonter le réflexe de l’espoir. Tout comme son sparing partner, le désespoir. Voilà ce qui rend inhumain. Devenir indifférent à l’ espoir comme au désespoir. Juste se réfugier dans la logique pour atteindre au but. Le désir en rit a gorge déployée. Certains voudraient aussi ne s’attendre à rien pour tout obtenir, jeu dangereux. Martingale absurde. Il faut perdre ce genre de foi pour trouver la foi. La foi en rien sauf en ce qu’elle est qu’elle a toujours été et sera toujours.
Et si l’espoir comme le désespoir étaient naturels…et si la difficulté ne provenait que de l’ignorance congénitale à déplacer les curseurs entre ces deux pôles.
Espérer l’impossible est enfantin et pourtant ce n’est impossible que pour ceux qui jugent de celui-ci à l’aulne d’une raison. Donc pas déraisonnable de penser qu’ignorant l’impossible on puisse l’atteindre par inadvertance.
L’inadvertance et le hasard, c’est probablement à partir ces deux mots que j’ai construit de nombreux projets dans ma vie, que j’ai rencontré les femmes avec qui j’ai vécu, les pays traversés et ce qui ne cesse jamais de m’étonner, d’être encore surpris, parfois même émerveillé par la nature.
Au delà de la raison, des sensations physiques, quelque chose est là. Inutile de tenter de la définir. Définir ne crée t’il pas plus de désordre que d’ ordre au bout du compte. Encore faudrait-il connaître l’ordre. Cet ordre qui n’a rien à faire de la chronologie, du commencement, de la fin des catégories. Rien à voir avec la science comme Jean Laplace n’a pas besoin de l’hypothèse d’un dieu créateur pour expliquer sa cosmogonie. Cet ordre qui contient le désordre comme part insécable de lui-même.