La radio dès le matin au réveil, insupportable. La raison pour laquelle je ne viens à la cuisine que pour remplir ma tasse et repartir vers l’atelier. Mais le peu que j’en entends, suffisant pour tout déranger de l’univers d’où je resurgis vers la septième heure du matin. Ces voix de la réalité dont le souvenir, mensonger probablement, évoque une sensation, comment dire … réconfortante ou de sécurité, durant quelques micro secondes je renfile le costume de pauvre bougre en train de se bourrer le mou quant à ces idées devenues pavloviennes, pur réflexe autrefois. insupportable de se sentir presque aussitôt renouer avec le risque de ce réflexe, nostalgie détestable. Et pour la fuir cette nostalgie j’ai au fil des années élaboré maintes stratégies pour parvenir à une efficacité, une agilité bluffantes. Des le contact de la poignée de la porte, par la cour, la façon de la tourner pour n’indiquer ni urgence, ni lassitude, plutôt un mouvement le plus neutre possible. Ensuite les quelques pas menant à la cafetière posée sur le plan de travail, deux mètres pas plus, s’effectuant en trois pas mesurés du même écart. Attraper comme un voltigeur la poignée du pot sans secousse mais suffisamment fermement comme la main d’une partenaire en apesanteur sous le chapiteau d’un foutu cirque. Appuyer sur la languette arrière libérant par l’avant le liquide thermostaté doucement, inclination de la tasse et du broc dans une oblique impeccable. Puis dire bonjour, bien dormi durant le laps de temps nécessaire, suffisant pour rebrousser chemin, réouvrir la porte et la refermer doucement derrière moi.
Absolument !!!!!
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