quitter l’humanité

Terre 80×80 huile sur toile

Non pas pour revenir à un état sauvage, un fantasme. Mais, par curiosité. Imaginer ce qu’il pourrait y avoir après tout ce merdier, ces merveilles. Peut-être comme un astronaute s’éloigne et contemple la Terre. Ce que cela peut changer comme perception. voir les villes la nuit que comme de petites flaques de lumières, les déserts comme de grandes étendues ocres et les océans les mers comme des immensités de bleu de nuances diverses. Se retrouver seul là-haut. Éprouver à la fois une solitude plus vaste et cette sensation de détachement que propose le recul, la distance. Il y a peu de temps encore nous étions en bas prisonnier de la pesanteur et soudain cette sensation bizarre de ne plus avoir de poids. D’être en apesanteur comme le sont les astres tournoyants sur eux mêmes, les galaxies et nébuleuses, les particules cosmiques, météores et comètes. Mais doué de mouvement de vitesse malgré cela. Avoir malgré tout encore le ressort d’impulser un mouvement autre que celui de tourner autour de soi-même. C’est à dire obtenir une compréhension ultime de cette nécessité centripète comme centrifuge, mais savoir que l’on peut espérer s’en détacher. Tenter cette expérience. Que notre masse physique ou psychique imaginaire ou réelle est absolument en lien avec toute masse existante dans l’univers, qu’une intimité nous y relie consciemment ou non. Que nous ne formons qu’une seule et même chose mais, si infime soudain, cette quantité de matière, connexion entre l’intime et l’infime, équidistance révélée à ce que l’on pouvait imaginer encore aveugle jadis d’inverse entre l’intime et l’immensité, quand il s’agissait d’être deux. Et l’idée de séparation, sa validité ne changerait-elle pas elle aussi du tout au tout. À se retrouver si seul comme matière appartenant à ce peu d’où naissent tous les mondes incessants aiderait-il aussi à reconsidérer la solitude. bien sur. Que pourrait-il advenir une fois que l’on s’extrait de la mécanique des forces contraires qui, humain, nous font tant osciller entre compassion et rage, violence et amour. Se retourner quitter un instant notre planète bleue, s’extraire de sa fascination également puis jeter un regard à tous ces corps apparemment sans vie. Sont-ils dans un état proche du mien c’est à dire sans vie dans tout ce que l’on dépose ingénument dans un tel mot. Ou bien se seront-ils oubliés eux-mêmes ayant atteint à une totale inconscience, l’ayant acceptée comme donnée universelle, irréfutable ne leur proposant plus que cet état de flottement et de tournoiement autour de leur soleil. Et cette abnégation ne les rendrait-ils pas vivants plus que n’importe quoi d’autre ou qui ou quoi. Vivants car épousant désormais le mouvement, se fondant totalement en lui, une fois l’inutile franchit dépassé de désirer s’y opposer afin d’exister. Ce qui rejoint mes plus folles supputations d’enfant. Que la mort finalement est seul lieu où nous serions le plus vivant. Après l’humain, l’ectoplasme se situe t’il dans la logique universelle telle que je l’appréhende par éclairs par flash parfois, ce genre d’éblouissement qui presque aussitôt qu’il s’achève me fait toucher le plancher des vaches. Et le choc de chaque chute me plonge dans un nouveau sommeil comme une graine soumise au temps, à l’effort des saisons comme des sols, me plonge à nouveau dans un rêve d’arborescences sans fin dont je ne vois jamais la fin.

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