
Comme tout va vite. Un tourbillon. Une tornade. Comment ralentir. Pourquoi. Toujours l’assaut des questions pour essayer de se ramasser, vouloir faire quelque chose de soi. Il faudrait relire Schopenhauer. Pour se souvenir d’une volonté. Une ancienne volonté de vouloir. Il faudrait tant de choses, une accumulation encore. Mais la tornade nous emporte et quelqu’un quelque chose se dessaisît. On maintenant après je. Et puis cette bribe qui remonte d’un temps noir comme une eau noire. Revenir sur ses pas. Mais la mémoire est comme ces filles, ces fleurs. Elle fait imaginer. On croit revenir mais non, au contraire, elle nous fait juste bifurquer. la bifurcation comprise dans la vitesse, le vecteur de l’entropie. Une arborescence qui a perdu son origine dans la vitesse vertigineuse à laquelle elle se déploie. Écrire au jour le jour pour un jour revenir sur ses pas, relire. Se retrouver. Retrouver quoi. On sait comme c’est illusoire. Celui qui relit n’est plus le même. Ça ne l’aide en rien sauf à se désespérer un peu plus de sa propre volonté. Ou d’en rire, en sourire. Attraper le temps d’un instant une certitude comme on attrape un rhume. En même temps regarde tu te fais un monde de la moindre chose et ce monde passe. Tu te retrouves comme un idiot encore une fois. Cette importance que tu attribues aux choses se dissout dans la rapidité elle aussi. Soulagement après l’angoisse, en attendant qu’une autre surgisse pour t’habiter à nouveau, te procurer cette sensation d’être quelque part cloué à quelque chose. L’angoisse comme la tentative de recréer l’immuable. Le soulagement pour tout oublier et reprendre le cours du temps. Deux façons de revenir sur ses pas.