Pour #photofiction09 textes stimulés par les ateliers ARN

Une pesanteur du ciel sur la terre. Quelque chose d’indéfinissable mais de réellement écrasant. Ces haies , ces bosquets d’arbres, si souvent ramassés sur eux-mêmes. De vastes étendues d’herbes broutées par des bêtes à cornes, indifférentes, ruminantes, chiantes. Toute une adolescence passée ici par intermittence. Vacance. l’ennui que l’on y attrape comme un psoriasis qui continue à nous gratter longtemps après qu’on soit parti. Et l’odeur, une odeur permanente de décomposition, de boue, de bouse et autre merdes, de mort, méphitique de septembre à la Toussaint. Sans oublier cette abominable légèreté du printemps qui s’insinue en soi, jusqu’à crée des convulsions, une danse de Saint-Guy, une folie qui les emportera les uns après les autres jusqu’à tard dans l’été. Petit Pierre , gros Didier et tant d’autres. Des jeunes qui se tuent à répétition.La nuit. Le petit matin. S’en reviennent des pays alentour, celui du Grand Maulnes, le château, les fêtes, le folklore, les filles, le bal, l’imagination, le rouge limé, et la fatigue. Sur le bord de la départementale: bouquets qui se fanent, gerbes décolorées couronnes mortuaires… bornes éborgnées. et toujours les vaches qui paissent, toujours indifférentes, et le ciel toujours si vaste, toujours si lourd qu’il écrase le cœur. Et le coq qui chante con de coq, qui chante sur son tas de fumier tous les jours, sitôt cinq heure tapante. sans relâche. Bocage bourbonnais , belle cage, vieille rage, saccages et ravages.
Mots clés: bocage bourbonnais, bocages.