
Écrit un long texte ce matin. Une chronologie d’événements marquants. Le mouvement, l’enchaînement des faits quel en est le moteur, la cause, sinon toujours l’espoir obstiné d’une redemption. Qu’une redemption puisse arriver surtout de l’ extérieur, par hasard, au moment même où on feint de s’y attendre le moins. Un sale petit jeu de gamin. Parvenir à se relire, à découvrir à quel point on dérape, on se ment. Peut-être un désir inavoué qui se mélange à celui d’écrire. Le fait de prétendre utiliser un personnage, un narrateur. Le risque de croire à ses propres mensonges ou a de nouveaux et qu’on inventerait dans l’unique but, le même toujours, d’une rédemption. C’est à dire plus simplement, d’obtenir le droit d’exister tel que l’on est. Même ces quelques mots sont sujets au doute. Quelle est la part de sincérité, la part de fiction qu’ils contiennent, et est-ce si important vraiment de la déceler. Le rapport étroit qu’entretiennent peinture et écriture en ce moment. Une recherche qui se résume à se rendre directement au but. Quel but ? Un objet fini, texte ou tableau dont la fréquence globale ne produise aucune fausse note. N’est-ce pas encore une illusion, et puis-je vraiment compter sur mon sens de l’harmonie pour me mêler de musique. Par contre le silence m’est familier, j’arrive à en déceler de plus en plus de nuances. Arrêter de peindre, d’écrire quand le silence se modifie. Surtout quand il produit une mélodie connue. Un tube diffusé en boucle.