
Dans quelle mesure tout ce que l’on fait ou dit désormais aurait-il besoin d’une audience. Et à quoi sert de publier systématiquement tous les textes que j’écris à part vouloir me libérer de leur contenu et retrouver le vide, seul lieu rassurant, apaisant. Cela me saute aux yeux en ce moment, et bien sûr me révolte. Cette éternelle révolte contre moi-même. Contre cette part de moi-même qui obéit sans prendre de recul à certaines influences de l’époque, d’une mode. A des engouements. Comme si c’était encore une tentative vouée d’avance à l’échec de pénétrer dans un monde dans lequel je n’ai jamais voulu vraiment entrer. Qui viscéralement provoque le doute, l’effroi, une désespérance. Mais tentative renouvelée que j’effectue malgré tout pour voir jusqu’où ça mène. Toute l’histoire de ma vie en quelques mots. Dans le fond je pense que j’aurais du être vraiment prof. Enseigner une matière précise à des élèves, bénéficier d’une audience dans un cadre bien déterminé. Je m’en serais certainement dégouté plus rapidement. Puis je serais passé à autre chose débarrassé une bonne fois pour toute de cette injonction intérieure. Le problème de l’audience c’est que cela rappelle trop une forme ancienne de mendicité. Demander audience à un seigneur, à un fonctionnaire pour exposer des griefs ou implorer je ne sais quoi, dans l’espoir surtout d’être écouté, entendu. En gros il est ici question de justice et de son contraire l’injustice. De s’en remettre à une entité qui aurait ainsi pouvoir de décider ce qui est juste ou injuste, ou bien ou mal, ou vrai ou faux. Ersatz de divinité. Comme le dit un dicton populaire il vaut mieux s’adresser directement à Dieu qu’à ses saints. Et qui peut donc être Dieu dans cette affaire, où le chercher, où le trouver. Certainement pas à l’extérieur, pas dans une audience. Plus précisément dans un effort continue de rectitude, d’impeccabilité envers soi-même. Une géométrie sacrée, une divine proportion. Mais avant cela peut-être était-il impératif de calculer le circonférence de la Terre. D’errer d’un pôle à l’autre. De connaitre ses limites comme celle des audiences réelles ou imaginaires.
Demander audience… Super texte qui nous concerne tant. Beaucoup d’écho. Merci.
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Merci beaucoup Anne et tant mieux si ça concerne des personnes et crée de l’écho. Belle journée !
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Moi je pense toujours à ceux qui viendront me lire plus tard. L’aspect “saveur du jour” des textes sur blogue me dégueule toujours un peu. Je me réjouis davantage de voir un clic sur un texte publié il y a 3 ans que de compter les clics du jour. Évidemment si rien de tout cela n’est conservé ailleurs que sur la toile, exit la pérennité de la chose. Faudra y voir éventuellement.
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