
Reçu une lettre d’huissier pour un paiement non effectué à une AGA, association de gestion à qui, il y a deux ans, on a transmis mon compte client au moment où l’association précédente fermait. Mon dossier client transmit comme on transmet du bétail un cheptel. En deux ans aucune relation avec cette Aga sinon le paiement d’une facture de 250 euros. Ils avaient établi leur courrier ( leur e-mail ) à une ancienne adresse qui doit dater de plus de 10 ans. Je leur avais transmis ma nouvelle adresse mais pas de résultat. Le denier e-mail reçu il y a bien six mois toujours avec cette en-tête à la mauvaise adresse. Agaçant. Donc il y a deux mois je découvre un message vocal d’un huissier qui me prie de le joindre de toute urgence avant que des poursuites s’engagent. Cela m’agace encore plus. J’appelle, trouve une façon de payer à tempérament, pas plus de deux fois m’enjoint la femme au bout du fil. Bon, je vais m’arranger je dis. Et là, évidemment, en deux mois beaucoup d’eau coule sous les ponts. Et l’URSSAF qui ne dort jamais me prélève d’un coup, il y a deux jours , la somme astronomique de 6022 euros. Comme ça paf sans revenir. Évidemment j’appelle mon banquier lui dit de rejeter le prélèvement. Mais il faudra quelques jours encore avant que la situation de mon compte redevienne « normale ». Et là, je découvre la missive de l’huissier dans ma boîte e-mail.
« Puisque vous mettez autant de mauvaise volonté à payer etc etc nous allons donc commencer les poursuites. »
Je suis resté un instant baba. Sonné. Mais l’expression mauvaise volonté m’a chauffé le sang assez rapidement. J’ai aussitôt écrit un message de réponse pour m’indigner ouvertement ( sans doute beaucoup trop ) concernant l’expression. Le fait que je n’étais pas un gamin de cinq ans, que même s’ils avaient la sacro-sainte loi de leur côté ce n’était pas une raison pour traiter les gens comme ça, que c’était un manque total de respect etc etc… puis j’ai effacé le message. J’étais calmé de l’avoir écrit. Mais j’ai jugé qu’ils ne méritaient aucunement une attention si aiguë. Que c’était très certainement un genre de lettre type rédigée par un gros con ou une grosse conne assit toute la journée a s’emmerder dans un bureau mal aéré. Des malheureux qui font suer des malheureux, rien de plus banal en somme. Bref que la façon dont cette lettre était écrite en disait bien plus long sur la personne qui l’avait réfléchie qu’elle m’était adressée. Voilà une vraie maladresse pour l’occasion. Cela fait des mois que je conserve dans une partie de la cervelle toutes ces turbulences administratives. Une révolte sourde contre tous ces parasites qui nous ponctionnent même quand on n’a plus de quoi. Ma technique favorite est l’inertie. J’ai appris cela en entreprise avec tous les e-mails notifiés « urgent » « prioritaires » que l’on reçoit par paquets de cent chaque jour. Au début j’empruntais la figure du sémaphore, je faisais de grands gestes, m’affolais, tant ces termes paraissaient sérieux, m’en imposaient. Puis avec le temps j’ai appris à pondérer mes gesticulations. D’autant que les gens appuient sur prioritaire et urgent comme ça leur chante. Que ce genre d’e-mail peut tout à fait s’enfoncer dans la pile sans que quiconque ne fasse la moindre observation. Bref que la véritable urgence n’est jamais là où on l’attend. Avec les années, je suis devenu plus calme, extraordinairement calme. Un sang-froid à toutes épreuves. Je m’en étonne même moi-même. Donc poursuivez poursuivez si cela vous chante vous ne savez pas à quel point je suis encore capable de m’évader, de mourir même s’il le faut pour ne plus regarder votre triste votre ubuesque votre dramatique réalité. Des fois on se croirait vraiment à la télé.
Oh putain ! Concis de chez concis. Ce qui m’vient ! Oh putain. Et derrière une envie de cogner… Qu’une envie bien sûr mais costaude l’envie (moi pas !)
J’aimeAimé par 1 personne
Oui mais non, la loi a tout prévu, duralex, latex etc…
J’aimeAimé par 1 personne