
10h30. La page est prête, ne manque que la proposition. Mais on pourrait s’en imaginer une tout seul si celle-ci tarde trop, ne vient pas. Peut-être que l’exercice serait cela d’ailleurs, exactement cela.

12h22. dans les ateliers d’écriture, j’essaie de saisir la raison pour laquelle l’intime, le personnel n’est pas convoqué. Je me demande bien sur quoi on peut écrire alors… bizarre bizarre.
15h. Peut-être plus dans la liste de diffusion des propositions par mail. Donc continuer comme pensé ce matin . En inventant une proposition. A une main un point. le petit signe que fait JW quand il rencontre une dame. Il le soulève légèrement d’un doigt mais ne le retire pas. Le chapeau. De l’index.
Admettons un exercice proposé. N’importe lequel. Décrire une pomme, une simple pomme en une phrase. Ce ne sera toujours qu’un élément autobiographique. La femme du peintre lui impose de peindre des pommes pour qu’il s’abstienne de faire appel à des modèles. Et même le fait de ne conserver que ce souvenir d’une lecture. C’est que ça résonne avec un élément autobiographique. Peut-être pas tout à fait le même d’ailleurs, on peut sauter d’une pomme à une poire ou une pêche. Ce ne sont pas les choses en elles-mêmes, mais comment toi tu les relis. Même s’il n’y a que toi qui les relis ainsi, surtout s’il n’y a que toi.
Tous les visages qui surgissent sur la toile sont aussi des autoportraits que ce soient des femmes n’y change pas grand chose. C’est ta vision de la femme que nul autre que toi ne peut y reconnaître comme une donnée autobiographique. D’où le terme de visages imaginaires pour à la fois donner une piste et la brouiller presque aussitôt. Ce que je ne dis pas de moi est aussi autobiographique. Tout cela entraîne forcément que tout ce qui est nommé fiction soit à prendre avec des pincettes.
22h41. Conservée dans un coin de la tête pendant mes cours.Reçu la proposition en fin de journée. En gros un visage croisé qui n’est pas celui d’un proche. Le tout en un trait. Tout de suite Cocteau, ses dessins. Et Matisse. Je me retrouve propulse rue Sainte-Catherine, un vieux couple qui m’avait accueilli la première fois pour participer à une séance de modele vivant. Un vieux prof près de moi, ses traits à peine lisibles sur le blanc du papier.
Une fille bleu blanc rouge discutait avec une cliente au bureau de tabac de Vienne. J’étais en retard, un homme à tête de pastèque à vu mon impatience. Par vingt ai-je précisé pour le paquet.